Sur le pont du "Silence", les marins s'affolent ayant repéré des voiles à l'horizon. Deux navires foncent directement sur eux de façon assez agressive et comme vous êtes en pleine mer, vous n'avez d'autre choix que de les affronter. Vous ignorez la raison de cette poursuite, mais vous avez entendu les rumeurs qu'un artéfact a été volé chez les elfes. Il se peut que ce soient eux qui veulent obtenir vengeance, croyant que l'équipage du "Silence" est l'auteur de ce crime, ou alors il s'agit de quelqu'un d'autre...Sachant que d'autres pirates tentent d'entraver une route commerciale entre le Kandor et Arana. Quoi qu'il en soit, peu importe la raison, le "Silence" devra se défendre...

Sont conviés à participer à ce rp: Arrenadd Hilern, Edward Bustercox & Jamie Tenner ainsi que tout autre pirate voulant faire partie de l'équipage.

Tranquillement affalé sur la couche de sa cabine, les bras croisés, les mèches folles lui tombant sur les yeux, il oscillait à la limite du sommeil, broyant du noir comme un ours dans sa caverne. Il était remonté d'un voyage sur la lande moins de deux semaines auparavant et son humeur était à l'égale de la nuit noire au dehors. Une nuit de plomb, le ciel couleur d'encre sombre dissimulant le Silence qui voguait sur les flots, voiles claquant au vent. Peu d'étoiles, des lunes mortes, il n'avait rien d'autre à faire que de rester là, tranquillement installé à penser à sa guise jusqu'à ce qu'ils rejoignent les eaux glacées du nord. Il avait, pour la première fois depuis des lustres, décidé d'accepter officiellement un travail avec tout ce qui s'en suivait, pas le moins du monde heureux de ladite décision elle avait tout de même le mérite de valoir de bons moments et avec un peu de chance largement de quoi contenter son équipage. Cela mis à part la chaleur du sud avait bien faillit avoir raison de lui, tout autant que les incessantes plaisanteries douteuses de Daemon qui avait apparemment décidé de lui mener la vie dure pour le faire changer d'avis... en sachant pertinemment qu'il n'en changerait absolument pas. Après deux semaines à subir son incessant flot de parole il en avait finalement eu plus qu'assez et s'était promptement enfermé dans sa cabine avec un regard si glaçant pour le reste du monde que plusieurs marins avaient grimacé. Et cela faisait à présent cinq bonnes heures qu'il n'avait pas bougé d'un poil, fermant ou ouvrant les yeux par instant, incapable de se détendre, les sens en alertes, son instinct ne le laissant point en paix.

Au bout d'un long moment il finit par grogner et roula sur le flanc, le nez dans un coussin tandis qu'une puissante douleur lui traversait le dos de part en part comme un couteau au fer blanc, brouillant un instant son esprit. Lorsqu'enfin la douleur cessa il se redressa et secoua la tête pour chasser la brume, bu un peu d'eau et, au moment même où il allait enfin se décider à dormir pour de bon, la porte s'ouvrit d'un seul coup avec violence. Il vit l'un de ses marins lui sauter presque au cou, parlant avec l'habitude des hommes du silence en phrases courtes et concises pour lui expliquer que, par on ne savait quel miracle ubuesque et complètement improbable... ils étaient prit en chasse. En pleine nuit, en haute mer. Mais bien sûr. Il sortit sur le pont, attrapa la longue vue qu'on lui tendait et essaya de distinguer le ou les vaisseaux ennemis. Si il ne l'avait vu de ses propres yeux il aurait sans doute prit le pirate pour un fou.

Le problème étant que les navires étaient bien réels et qu'ils suivait leur trace... en pleine nuit. Et qu'avec un navire noir sur noir s'était un exploit. Mais pas le temps de se lamenter ou de s'irriter, vraiment pas le moment. Il tendit la longue vu à son possesseur, appela Daemon et mit l'équipage en bon ordre, faisant lever les voiles à leur maximum et ordonnant de les border pour gagner en vitesse. Il rejoignit ensuite le timonier pour prendre la barre à sa place, agrippant le bois avec force, seul preuve qu'il était un tant soit peu irrité par l'apparition des vaisseaux. Les marins prenaient leur postes avec diligence alors qu'il faisait bifurquer le Silence pour profiter du vent fort qui ft gonfler les voiles, laissant la nef noire filer à toute vitesse sur l’océan tout aussi sombre. Oh il n'avait absolument pas l'intention de fuir, bien qu'avec un vent pareil il puisse distancer sans effort les deux lourds vaisseaux de guerre. On s'attaquait au Silence ? On allait devoir être à la hauteur. Il fit prendre autant de vitesse qu'il le pouvait à sa flèche marine et se perdit dans l'horizon avant d'engager un arc de cercle pour foncer vers le plus lent des deux assaillants sur le flanc du navire, prêt à l'éperonner tandis que les pirates plaçaient les vorpales dans leur encoches et encochaient leur flèches, des nécessaires à feu prêt d'eux si besoin était.

Le Silence filait tel une lance vers le premier des deux navires, un grand galion aux voiles blanches. Comme le faucon face au pigeon le bâtiment couleur de nuit fonçait sur son adversaire avec la vélocité d'un prédateur en pleine chasse, fendant les flots si vite qu'il semblait voler plutôt que glisser sur la surface couleur d'encre. Sur le pont les pirates étaient enfin à leur postes et attendaient, laissant leur monture les porter vers la bataille. A la barre Arren fixait l'horizon sombre sans crainte, rictus de loup ourlant ses lèvres. La bataille était loin d'être égale mais elle serait la bienvenue. Si ses adversaires du moment étaient supérieurs en nombres ils n'était nullement favorisé par le terrain de la bataille. La pleine mer était le terrain de jeu du Silence depuis trop longtemps pour qu'il lui fasse défaut, tout comme la nuit noire qui les entourait. Le temps lui semblait ralentit, tandis que le navire filait droit vers le travers découvert du galion qui ne l'avait repéré que trop tard et dont la manœuvre était bien plus lente que celle du Silence. Il laissa échappé un aboiement rauque de rire lorsque la coque fut visible à l’œil nu. Aucune armure ne la protégeait, le sort en était jeté. Enfin, après un long moment les deux vaisseaux furent face à face, le galion plus grand et plus majestueux que le Silence, mais sans défense face au double éperon qui entra dans le bois de son travers droit avec la violence d'une charge de cavalerie, la traversant comme du beurre tendre.

Le bois émit un craquement sinistre tandis que les projectiles fusaient des deux bords. Fort heureusement l'impact de la charge du Silence sur l'autre navire le déséquilibra assez pour que les flèches et autres balles manquent leur cibles en majorité tandis que les pirates du sombre vaisseau faisaient mouche. Ce qu'il n'avait pas prévu en revanche fut qu'un des éperons se coince dans le bois, ralentissant la manœuvre arrière à tel point que les deux navires fut bloqués l'un dans l'autre, le Silence arrachant à moitié l'arrière du navire adverse. Au bout de cinq bonnes minutes il cracha presque l'ordre de pointer les vorpales sur le point d'impact dans la coque pour dégager suffisamment d'espace pour enfin se retirer. En attendant les hommes sur l'autre navire s'était repris et son compère au loin approchait dangereusement. Ils ne pouvaient pas rester là. Il allait demander à Daemon de le remplacer à la barre quand une belle particulièrement précise le toucha à l'épaule, le faisant grimacer. Il ne lâcha pas pour autant la barre, courbant légèrement les épaules en serrant les dents. Damné soit le tireur, avec toute cette cacophonie il n'avait absolument pas entendu le tir ou le sifflement de la balle arrivant vers lui. Triplement damné même. Heureusement il avait l'habitude des blessures et celle ci devrait attendre pour être traitée.

Arren empoigna la barre à deux mains et lui appliqua une torsion audacieuse auquel le Silence répondit, dans un craquement sonore, en se dégageant enfin de l'autre navire pour s'en détourner. Il ordonna de cesser le feu et de tendre de nouveau les vorpales par précaution tandis que le navire sombre disparaissait de nouveau dans les replis de la nuit afin de surprendre le second vaisseau. Cette fois ci il n'était pas du tout question de couler quoi que ce soit, il voulait des réponses et il les aurait... entre autre.

A :  Préparez vous à aborder, je veux des prisonniers, le plus possible. Ma part du butin à ceux qui en aurons le plus ! 

Et là dessus il entreprit de faire éteindre toute lumière sur le navire avant de prendre l'ennemi à revers, faisant glisser paresseusement le navire sur l'eau, assez lentement pour qu'il ne produise aucun bruit, l'équipage se faisant tout aussi discret. Il s'agissait à présent de parvenir bord à bord avec l'autre vaisseau sans que celui ci ne le remarque afin de le prendre par surprise. Si ils réussissaient il n'avait aucun doute sur le fait qu'ils seraient maître du navire avant la fin de l'heure. Si ils n'y parvenaient pas... il n'aurait plus qu'à serrer les dents et retourner à Sitornielle recruter de nouveaux membres d'équipages, chose dont il n'avait vraiment aucune envie, c'était un sacré investissement et ça lui faisait perdre un temps fou à chaque fois. Il enviait grandement Daemon dans ces moments là, lui au moins n'avait pas ce genre de soucis avec le monstre qui lui servait de navire. Mais ce n'était vraiment pas le moment de penser à tout ça, la forme du navire et la lumière des brasero sur son pont se rapprochait à nouveau et il était largement temps de parler affaire avec cet importun...

Pendant un bref instant, lorsque les deux coques se frôlèrent telle des amantes, puis se touchèrent finalement avec un choc silencieux et rendu plus léger par la légère torsion qu'il appliqua sur la barre afin de dévier la poupe du navire d'un quart de pied au dernier moment, il se prit à avoir peur que les marins ennemis ne perçoivent leur présences. Un bref instant il retint son souffle, s'en remettant totalement à son navire qui jusque là ne l'avait jamais déçu. Et finalement, devant le silence ambiant il se détendit, ayant la certitude que leur ennemi, qui qu'ils soient, n'avait rien vu venir. Il laissa le navire glisser contre l'autre sans l'érafler, le pont du silence plus bas que celui de l'autre était plongé dans les ombres. L'abordage risquait d'être un poile plus compliqué. Il fit un signe aux hommes et ceux-ci sortir les cordes et les grappins, les attachant au pont adverse pour se glisser à bord sans bruit. Il fallait être d'autant plus soigneux que les carnes en face d'eux étaient des elfes, aux sens plus exacerbés que ceux de son équipage. A peine les hommes avaient ils entamés la prise des captifs que les elfes leur tombèrent dessus avec violence, les prenant pour le coup totalement au dépourvu. Arren grimaça, arma son pistolet et perfora le crâne d'un des mangeurs de salade qui tentait de s'en prendre à son quartier-maître. Le corps sombra dans l'eau tandis que le capitaine grimaçait sombrement, l'odeur du sang lui montant aux narines et faisant naître une faim affreuse au creux de son ventre. Il secoua la tête et se concentra sur ce qui se déroulait. Une dizaine de ses marins en moins lui valait trois prisonniers, s'était encore trop peu et il ne voulait absolument pas couler le navire, il avait besoin de ses richesses hypothétique du vaisseau et d'explications sur la raison de l'attaque. Il n'aimait pas du tout la rencontre, non qu'un combat lui fasse peur, mais tout simplement parce qu'il ne croyait absolument pas à une simple coïncidence.


Il aurait ses réponses en temps utiles. Pour le moment il devait trouver une solution pour faire craquer la défense des elfes qui commençait à l'inquiéter quelque peu. Au corps à corps il ne faisait absolument pas confiance à ses hommes pour tenir seul, à un contre un, contre les forces naturelles des longues oreilles. Il donna la barre à l'un de ses aides et attrapa une des balistes, serrant toujours les dents pour bloquer la douleur de son épaule blessée, il la chargea seule et visa un groupe d'elfes coincé contre le mat principal du vaisseau adverse. Visant du mieux qu'il pouvait il lâcha le projectile qui tua le groupe et attaqua le mat, le faisant craquer et vaciller sur son attache. Il tira ensuite son épée et sauta sur le pont adverse, se joignant à la bataille. Il fendit de son épée un des corps fin face à lui avant d'engager un duel avec le capitaine adverse. Tout deux s'infligèrent nombres de blessures, se poussant mutuellement à bout avant qu'Arren ne règle finalement le problème d'un coup de la garde de son épée sur le crâne. Juste assez pour l'expédier dans les pommes. Regardant autour de lui il fut satisfait de noter qu'ils étaient maîtres du vaisseau. Il fit détendre les balistes et arrimé le vaisseau au Silence avant d'enfermer les prisonniers en sécurisant les cages afin de ne pas subir une évasion intempestive. Il ne garda sur le pont qu'un seul elfe en bon état et le réveilla une fois qu'il fut sûre qu'il ne pourrait pas faire un seul mouvement. Il était largement temps pour les réponses.

S'était terminé, aussi vite que cela avait commencé tout s'était achevé. Et à présent seul le silence régnait dans l'atmosphère lourde. Ses tempes battaient horriblement, l'odeur du sang, de la sueur et du feu le prenait à la gorge et menaçait de lui faire perdre tout contrôle qu'il pouvait avoir sur son tempérament. Il avait faim, il était énervé, mais il avait une tâche à accomplir. Et il l'accomplit avec autant de soin et de méthode que sa patience lui en offrait à un instant comme celui ci, à savoir pas beaucoup. Pendant que l'équipage pillait le navire vaincu et soignait les blessure il s'occupa personnellement de l’interrogatoire du capitaine elfique. Coriace l'animal... mais il réussit à lui arracher au moins deux choses : Ils s'étaient trompés d'ennemis et ils cherchaient un voleur. Arren ne savait trop si il devait se réjouir ou s'irriter de cette nouvelle, d'un coté il était soulagé, n'ayant pas du tout saisit ce qu'il avait pu faire pour se mettre à dos deux navires elfiques, d'autant plus qu'il n'allait JAMAIS au sud et d'un autre coté il était déçu, il aurait aimé que l'attaque eut été une forme d'ouverture des hostilités avec d'autres capitaines histoire de se détendre un peu avec du sport. Hélas, il devait faire le deuil de cette charmante perspective. Une autre fois peut-être, quand le monde se serait remit à tourner rond. Il laissa le cadavre aux soins des marins, le sale boulot lui avait coupé l'appétit, il ne désirait plus qu'une chose, s'enfermer dans sa cabine et s'enfouir dans son lit pour y dormir le reste du trajet. Il donna néanmoins des consignes avant de profiter de sa retraite, mettant notamment le butin sous la garde de ceux en qui il avait confiance pour un travail pareil, comme Jamie, l'homme qu'il avait engagé avant leur descente vers le sud. Il confia ensuite la barre au timonier qu'il sembla plutôt soulager de la reprendre après la danse qu'il venait d'infliger à son bien-aimé navire et laissa les blessés au bon soin du médecin de bord avant d'enfin claquer la porte au nez de l'équipage ( après avoir laisser Daemon le rejoindre à l'intérieur bien entendu ). Il entreprit ensuite de retirer la balle coincée dans son épaule avec force grondements et menaces de morts plus infamantes les unes que les autres envers le reste de la création tant le morceau de plomb s'était logé profondément. Au final Daemon fut contrait d'utiliser un scalpel pour aider la sortie. Une fois le tout finit il s’effondra sans cérémonie sur les draps et les fourrures, récupéra son compagnon et plongea sans attendre dans un sommeil réparateur.