Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal

Partagez
 

 Mathys Henners, Souverain de Berill [Validée]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité


Mathys Henners, Souverain de Berill [Validée] Empty
MessageSujet: Mathys Henners, Souverain de Berill [Validée]   Mathys Henners, Souverain de Berill [Validée] EmptyMar 8 Mai - 6:57

Prénom & Nom: Mathys Henners

Sexe: Masculin

Âge: 35 ans

Race: Humain

Groupe:Principautés humaines

Rang: Souverain

Métier: Un roi ne travaille pas...

Description physique:

D'une stature assez grande sans être pour autant un géant des contes d'autrefois, Mathys culmine à environ un mètre quatre vingt dix, ce qui lui permet de dominer la majeur partie des personnes qui viennent à lui. Une vie d'entraînement martiaux a façonné son corps : puissant, svelte et sec plutôt que carré et large, Mathys s'appuie sur sa grande vivacité et son agilité de premier ordre lors de ses combats, ce qui explique en grande partie que son arme de prédilection soit la rapière, qui demande vivacité et rapidité. Cheveux mi-longs d'un brun légèrement cuivré qu'il laisse parfois détachés, barbe soigneusement taillée, Mathys est ce qu'on pourrait appeler un bel homme. Doté de traits assez fins, son nez est droit et fier, ses pommettes sont hautes et ses lèvres pleines s'étirent parfois de rage, à de rares occasions en un sourire, mais surtout pour donner des ordres. Cependant, c'est son regard qui attire toute l'attention. Du même gris qu'une journée pluvieuse, il est acéré et jugeur. Il semble lire au plus profond de vous pour y déceler vos faiblesses et vos peurs, et ils ne sont pas si nombreux que ça ceux qui osent soutenir son regard comme le feraient des égaux. L'homme est pourvu en outre d'un charisme rare. Malgré son air froid, son peuple le suit plus parce qu'il croit que son souverain est capable de faire de Berill le plus grand royaume, que par crainte. Sa voix est grave et puissante et donne cette désagréable sensation d'être en présence d'un prédateur mortel. Du reste, son maintient altier et sa démarche conquérante ne font que renforcer cette impression, mais malgré tout, on se sent attiré par la sensation de puissance qu'il dégage, au risque d'y brûler les ailes.

Description psychologique:

Il n'est pas aisé de définir la personnalité du souverain de Berill, à la fois complexe et secrète. Justin le Barde, célèbre à la cours de Berill pour ses piques acérées qui n'épargnent personne et fin connaisseur de la nature humaine s'y est essayé une fois, en vain. Les nobles qui le côtoient le décrivent comme un être froid et hautain et ils n'ont pas tout à fait tords.

Cependant ce serait s'arrêter à la surface que de se contenter d'une telle analyse. Ce qu'il faut comprendre avec cet homme aux ambitions démesurées, c'est qu'il est avant tout manipulateur. Par calcul, il pourrait devenir le plus grand philanthrope que ce monde abandonné des dieux ait connu, tout comme il pourrait en devenir le plus grand boucher. Rares sont ceux qui envisagent un tel aspect de sa personnalité. Il manie le masque à la perfection, l'être froid et hautain qu'il présente à ses sujets n'étant que l'un d'entre eux, celui qui lui permet d'être le plus à l'aise en ce moment dans le monde de Berill, réputé pour ses intrigues, parfois mortelles, comme l'a montré l'exemple funeste de ses parents. Tout ceci n'a qu'un seul but : faire de son royaume le plus grand des principautés humaines. Il entend laver l'affront qui a été fait à sa principauté, regardée d'un mauvais oeil par les autres, et s'il doit passer par un conflit armé, des assassinat ou une domination économique, il fera tout ce qu'il juge nécessaire afin d'y arriver.

Il ne se sent pas enchaîné par de quelconques principes moraux. Son père, Borric Henners, lui a enseigné qu'il était un être supérieur et que seul comptait le pouvoir. De ce fait, les règles de la morale ne s'appliquent pas à lui. Mentir, tricher, voler, tuer, soudoyer, torturer... tous ces verbes ne sont que des outils entre ses mains, même s'il éprouve un certain plaisir à la contemplation de la souffrance chez autrui. Il n’en est pas pour autant un tueur pathologique et préférera toujours une souffrance morale que physique, bien plus durable, et bien plus difficile à soigner. Hédoniste, il recherche le plaisir de la chair avec autant de force que celui de dominer et d’écraser, et sa beauté aidant, elles ne sont pas rares à s’être laissées piéger par ses sourires charmants pour connaître par la suite une expérience où se mêlent plaisir et douleur. L’homme est passé maître dans cet art.

Il possède un talent rare pour la musique, talent qu'a découvert sa mère lorsqu'il était jeune et qui n' a cessé de l'affiner même lorsque leur relation est devenue plus distante, parce que l'homme aime véritablement jouer, en particulier du luth duquel il sait tirer une musique tantôt teintée d'une mélancolie infinie, tantôt chargée d'une violence brutale. Je vous sens sceptique. Comment cet être au coeur creux et plein d'ordure pourrait il être touché par cette grâce qui n'est accordé qu'aux plus belles âmes ? Là est tout le mystère. Vivant paradoxe de la nature humaine. Il peut ordonner la mort d'un innocent, puis se plonger avec délice dans la musique et tirer de l'instrument qu'il manie un son d'une incroyable pureté. Personne n'est au courant de son talent pour la musique. C'est quelque chose qu'il conserve jalousement.


Histoire:




« Et alors, de la brume surgit l’écho vivant d’un passé révolu. À l’horizon, les peuples virent la bannière aux croissants de lunes flottants sur un océan de sang, et alors, ils eurent peur. Le Regard de l’Aube s’abattit sur le monde des vivants, et alors, ils hurlèrent. Vêtus de crêpe et de cendres, ils virent leur monde se disloquer. Comme une aube triomphante dont-ils étaient les gardiens, ces Dieux leur restituèrent la Lumière, et alors, ils pleurèrent - oui, ils pleurèrent pour leur salut. Back’ashanme ! Tel fut le nom de leur renaissance. »


(Extrait du Cycle de la Première Dynastie
Traduction d’Elyah Sil’idin Melshim
Bibliothécaire en chef à la cours de Berill)

- Qui sont mes parents ?

Le vieil homme poussa un petit soupir de lassitude face à cette question qu’il avait entendu tant de fois dans la bouche du garçon aux cheveux sombres. * Il est si jeune ! Pourtant son regard possède déjà la détermination d’un adulte…* pensa l’Abbé en contemplant le petit Mathys. Cela faisait sept ans qu’il était à l’Abbaye, sept ans qu’il avait été abandonné bébé par sa famille qui était déjà comblée par un autre garçon. Dès qu’il avait été assez âgé pour comprendre où il se trouvait, Mathys lui avait posé cette question et malgré le refus de l’Abbé de répondre, il avait persévéré, inlassablement. * Il faut que tu lui dises, soulage le de cet enfer* le réprimanda la voix de sa conscience. L’homme poussa un nouveau soupir avant de répondre.

- Le passé est révolu. Tournes ton regard vers l’horizon, pas derrière toi. À quoi cela t’avancerait il de savoir qui sont tes parents ?
- Je ne veux plus être le fils de Personne ! cria Mathys d‘une voix fluette, ses petits poings serrés par la rage. Vous devez me répondre Abbé, c’est mon droit !
- Et c’est ton devoir de te concentrer sur tes études, le sermonna l’Abbé, mais le ton n’y était pas, pas après tout ce temps.

Le visage de l’orphelin se crispa de colère mais il ne répondit pas et sortit du bureau. Lorsqu’il eut refermé la porte, l’homme qui autrefois s’appelait Roland adressa une prière silencieuse à ses Dieux. *Ayez pitié de lui ! Accordez lui la paix*.

Mathys dévala les escaliers qui le mèneraient à la cours. Il en avait assez d’être laissé dans l’ignorance, assez des moqueries des autres enfants devant son entêtement. Ces derniers se satisfaisaient de n’être les enfants de personnes, mais lui brûlait de savoir. Pourquoi, pourquoi m’avez-vous abandonné ? Cette question tournait en boucle dans sa tête, ne lui laissant aucun répit. Il arriva en bas des escaliers et bifurqua sur la gauche. Un garçon se tenait accoudé à l’un des murs de brique de l’Abbaye. Comme Mathys, il avait été abandonné, mais lui ne semblait pas s’intéresser à son passé, il préférait étudier dans les bouquins. La nature l’avait doté d’un corps puissant et alors qu’il n’avait que dix ans, il donnait l’impression d’être déjà un jeune adolescent. Ashen était l’aîné des enfants de l’Abbaye. Il sourit en apercevant l’air furieux de son camarade.

- Il a encore refusé. Ce n’était pas une question, mais une constatation.
- Encore ! Ce vieux crouton ne veut rien me dire !
- Tu ne devrais pas parler de l’Abbé comme ça, le réprimanda-t-il gentiment. C’est un homme bon qui fait tant pour nous.
- Oui oui, fit distraitement Mathys en balayant la réprimande d’un geste de la main. Il n’empêche que j’ai le droit de savoir !
- Au fait, dit Ashen en passant du coq à l’âne, la femme est revenu. Je ne sais pas ce qu’elle te veut, mais visiblement tu l’intéresses. C’est peut être ta mère…
- Tu crois ?
- Elle vient t’observer tous les jours depuis quelques temps maintenant.
- Ce n’est peut être pas moi…
- Tant qu’elle ne t’a pas vu dans la cours, elle reste à attendre, donc je pense que c’est toi qu’elle veut, personne d’autre.

Les deux garçons reprirent leur marche et arrivèrent dans la cours. Elle servait de terrain de jeu pour l’essentiel, et à cet instant là, elle était vide, si ce n’est la présence du riche carrosse de l’autre côté de la barrière. Les visites avaient commencées quelques jours plus tôt, et si Mathys n’avait rien remarqué au début, il avait finis par prendre conscience d’une femme qui l’observait lui, ou quelqu’un d’autres dans la cours, à travers la fenêtre de son carrosse. Il ne savait rien d‘elle, mais la richesse du véhicule et le fait qu’il soit escorté à chaque fois par des gardes impliquait que c’était une personne importante. *Que me veut elle ?* s’interrogea Mathys alors que ses pieds se posaient sur la terre battue. Aussitôt la porte du carrosse s’ouvrit et la dame mystérieuse descendit du véhicule. Deux soldats vinrent l’encadrer, la main posée sur la garde de leur épée alors qu’elle avançait vers la large porte en fer forgé de l’Abbaye. Elle l’a franchit sans hésiter et se dirigea aussitôt vers les deux garçons. Mathys sentit Ashen se crisper à coté de lui.

- Que se passe t-il ? lui demanda-t-il, soudain inquiet.
- C’est… c’est la Reine ! J’ai déjà vu son portrait dans un des livres de la bibliothèque, répondit Ashen, encore plus inquiet que son ami.
- La Reine ?

Mais il n’eut pas le temps de s’appesantir d’avantage car la femme venait de les atteindre. Mathys la détailla rapidement. Grande, une silhouette élancée, le petit garçon la trouva belle et sans qu’il ne sache trop pourquoi, il ne put s’empêcher de lui rendre un peu bêtement le sourire qu’elle lui faisait. Elle s’accroupit afin d’être à la hauteur des deux garçons et les deux soldats, fidèles protecteur de sa majesté reculèrent afin de laisser un peu d’intimité à leur souveraine tout en surveillant les environs, l’œil alerte.

- Bonjour mes garçons. Sa voix était incroyablement douce, comme de la soie sur de la peau.
- Bonjour… euh, votre Majesté, répondit maladroitement Ashen. Mathys fut tout aussi maladroit, à la différence que sa voix fluette le rendit encore plus ridicule.
- Oh, tu es vraiment charmant mon petit ! Comment t’appelles-tu ? Elle regardait le plus petit des deux avec un regard bienveillant.
- Mathys… ma Reine, ajouta-t-il après coup, se rappelant qu’il était en présence d’une personne très importante.
- Mathys. Elle semblait en savourer les sonorités. C’est un très joli prénom. Dis-moi Mathys, qui s’occupe de toi ici ?
- Euh, c’est l’Abbé, ma Reine. Est-ce que vous voulez que je vous montrer le chemin ?
- Oui avec plaisir.

Les deux garçons se retournèrent et la Reine leur emboita le pas. Ils gravirent les marches et arrivèrent devant la porte en chêne de l’Abbé. La Reine les remercia et entra sans une explication dans la pièce.

- A ton avis Mat, qu’est-ce qu’elle voulait ? Peut être que c’est une amie de l’Abbé ?
- Du Vieux ? Tu es fou ! Comment pourrait-il connaître la Reine ? Tu es bête !
- Si tu es si intelligent alors dis-moi ce qu’elle veut !

La porte s’ouvrit avant que Mathys ait eu le temps de répondre, révélant un Abbé quelque peu bouleversé. Il jeta un étrange regard à Mathys.

- Entres, il faut que je te parle, et toi Ashen, désolé mais tu ne peux pas rester ici.

Le vieil homme prit le petit garçon par l’épaule et l’invita dans la pièce. La Reine occupait l’un des confortables fauteuils et sourit en voyant entrer le garçon. L’Abbé retourna s’asseoir derrière son bureau et invita l’enfant à occuper l’autre siège situé à coté de la reine. Mathys s’exécuta et après un nouveau moment honteux pour lui parce qu‘il venait de trébucher en s‘avançant, il finit par s’y hisser, ses pieds ne touchant pas le sol. L’Abbé s’éclaircit la voix avant de prendre la parole.

- Ecoutes moi bien Mathys. Comme tu le sais sans doute, cette dame est la Reine de Berill et si elle est venue me parler, c’est parce que tu l’intéresses…
- Moi ? Le petit garçon jeta un rapide coup d’œil à la femme qui lui souriait toujours avant de revenir sur visage du vieil homme.
- Oui toi. Tu ne le sais sans doute pas, mais il se trouve que le Roi Borric Henners et sa femme, la Reine Elysea Henners… et bien, ils ne peuvent pas avoir d’enfants. La Reine a donc fait le tour des orphelinats de la capitale et son choix s’est arrêté sur toi.
- C’est vrai ma Reine ? Mais pourquoi moi ?
- Parce que je te trouve très beau, mon petit Mathys, et parce que je sens de la noblesse chez toi que je n’ai vu chez personne d’autre.

Elle se pencha en avant et lui caressa tendrement la joue. Sa peau était aussi douce que sa voix et Mathys rougit, intimité par le geste que venait de faire la femme la plus puissante du royaume, mais aussi de plaisir. Il sourit bêtement à la Reine.

- Mathys… tu es mon petit garçon maintenant… dit elle en le regardant et sa main finit par quitter la joue du garçon.
- Voila, tu sais tout maintenant, reprit l‘Abbé. J’ai toujours espéré que les enfants que j’accueillais finiraient par être adoptés par une famille aimante. Il semble que ce soit ton tour maintenant, Mathys.

Le garçon reste silencieux, trop abasourdit pour songer à parler. Il allait devenir le fils du roi et de la reine de Berill ! Lui, un prince ! C’était tout simplement incroyable. Il n’avait jamais imaginé que sa vie puisse prendre un tel tournant. N’arrivant pas à y croire vraiment, il se tourna vers la reine.

- Alors c’est vraiment vrai, ma Reine ?
L’excitation mêlée à une certaine incrédulité rendait sa voix un peu plus aiguë que d’habitude.
- Oui c’est vrai, et tu dois m’appeler Mère, ou Maman maintenant, d’accord, mon fils ?

Elysea se leva et prit Mathys dans ses bras, le soulevant et le serrant fort contre son cœur. Le garçon se laissa faire, refusant d’y croire encore malgré l’évidence, mais il finit par accepter la réalité et ses petits bras serrèrent à leur tour le corps de celle qui venait de devenir sa mère. La reine gloussa et déposa un long baiser sur le front de l’enfant.

- Tu es désormais Mathys Henners, Prince de Berill, dit elle en le regardant dans les yeux avec un regard déjà chargé d’un amour infini.






****************
- Touché !

Mathys abaissa son fleuret d’entraînement au cri de l’arbitre et regarda d’un air détaché son adversaire qui peinait à reprendre son souffle. Plus âgé que le prince, il était soldat au service de la royauté depuis qu’il s’était engagé à l’âge de seize ans, et d’aucuns disaient qu’il était une des fines lames de la garde royale, mais aussi bon qu’il soit, Mathys, maintenant âgé de vingt sept ans, n’était pas loin de devenir un véritable maître de la rapière, l’arme qu’il affectionnait par-dessus tout. Précise, rapide, élégante et gracieuse, cette arme demandait une finesse technique qu’aucune lame ne pouvait espérer approcher. Là où les épées, les glaives et les claymores se contentaient de briser des os ou de découper, la rapière pouvait certes trancher, grâce à ses rebords affutés, mais c’était dans l’estoc qu’elle révélait toute sa supériorité.

- Vous êtes vraiment exceptionnel, sire Mathys, je n’ai rien pu faire.
- Évidemment, lui répondit le prince d’une voix polaire avant de se détourner et de laisser les deux hommes dans la cours.

Il s’engagea dans un des couloirs et croisa des dames qui étaient venus assister à son entraînement. Qu’elles pouvaient être vaines à glousser dès qu’il approchait, pensant à tord qu’il était attiré par leurs singeries. Il les ignora et continua sa route. Cela faisait vingt années maintenant qu’il avait été adopté par le couple royal, devenant ainsi le Fils Héritier de la couronne de Berill. La première année, il avait vécu dans une douce insouciance, se familiarisant avec sa nouvelle vie, ses nouvelles obligations et ses nouveaux privilèges. La frustration de ne pas savoir qui étaient ses vrais parents avaient disparu, jusqu’au jour où une affaire dans la capitale le mena à passer devant l’Abbaye. Il avait demandé au chauffeur d’arrêter le carrosse et escorté de ses deux gardes, il était allé exiger à l’Abbé qu’il lui révèle toute la vérité. Si le vieil homme avait pu refuser lorsqu’il n’était que Mathys, il ne put le faire face à un ordre du prince héritier et il lui révéla toute l’histoire. Il lui apprit que ses parents d’origines, les Suladân, l’avaient confiés à ses bon soins car ils avaient déjà un garçon qu’ils élevaient dans la tradition d’un de leur ancêtre. Ledit ancêtre n’avait pas de frère selon la légende, et c’est pour cette raison qu’ils avaient placé Mathys à l’Abbaye.

Lorsqu’il apprit la vérité, le garçon avait sentit une froide haine s’emparer de son cœur. Après ça, plus rien n’avait vraiment été pareil. L’amour de la reine lui sembla dès lors n’être que de la pitié pour un petit garçon abandonné, et progressivement, alors que les années passaient, son caractère était devenu plus sombre, plus dure que l’acier. Il était devenu cruel, se délectant de voir la souffrance chez autrui, car cela lui donnait l’impression de véritablement exister. Loin de l’affaiblir cependant, la rage qu’il ressentait pour ce frère inconnu l’avait poussé à se jeter corps et âme dans le maniement des armes, s’entraînant sans cesse, cherchant de nouveaux maîtres lorsque ceux qu’ils avaient ne suffisaient plus. De ses entraînements martiaux, il apprit les mérites de l’audace. Il ne délaissa pas pour autant le champ de l’esprit et suivit des cours de stratégies militaires, qui lui apprirent les vertus d’une action murement réfléchie avant d’agir. Mais ce fut peut être d’un autre entraînement bien particulier qu’il puisa sa plus grande force. Comme toutes les cours, en particulier celle de Berill, il avait évolué dans un monde d’intrigues en tout genre. Il y apprit l’art de la manipulation et des demi-vérités.

L’homme balaya tous ces souvenirs d’une pichenette mentale alors qu’il entrait dans la salle du trône. Celle-ci n’était pas vide, avec de part et d’autres des soldats qui montaient la garde et les dames de compagnies de la reine qui discutaient dans un des coins de la salle. Son père y était assis, son épouse à ses côtés et cette dernière sourit en voyant son fils entrer, mais dans ses yeux brillaient une lueur de tristesse, comme si elle avait la sensation de l’avoir perdu à tout jamais. Lorsqu’il l’avait voyait ainsi, Mathys avait du mal à croire qu’avant de devenir reine, elle avait été celle qu’on surnommait L’Araignée tant elle avait été au cœur des intrigues de la cours, mais depuis qu’elle n’avait pu offrir d’héritier à son époux, elle avait changé, devenant cette femme aimante et futile qui n’avait plus grand-chose à voir avec ce que devrait être une dirigeante de Berill. Il vint embrasser le front de sa mère dont la chevelure se piquait ici et là de quelques traces grises. Malgré son âge, elle restait incroyablement belle.

- Mère, Père, je suis heureux de vous voir, dit Mathys avec un petit sourire qui ne se communiqua pas à ses yeux.

Sa mère ne fut dupe, mais elle préférait cette parodie d’amour à son absence complète, quant à Borric, en digne roi de ce royaume maudis, il n‘avait que faire de l‘amour de son héritier. Il voulait qu‘il soit fort et apte à lui succéder lorsqu‘il mourrait. Mathys vint se placer aux côtés de sa mère, posant une main faussement affectueuse sur son épaule. Il attendait. *Il ne devrait plus tarder* pensa-t-il. Un bruissement imperceptible lui donna raison. S’il ne savait pas que cela allait se produire, il ne l’aurait sans doute pas entendu, mais il savait. Il vérifia que son arme, une vraie cette fois, coulissait bien dans sa garde et se prépara à agir. Une silhouette se laissa tomber du plafond en silence derrière les deux fauteuils du couple royale. Le visage caché par un voile noir, elle tenait dans chacune de ses mains une longue dague d’où goutait quelque chose, sans doute du poison. Avant même que quiconque n’ait pu réaliser qu’elle était là, à part Mathys, elle se fendit en avant et ses armes traversèrent le bois du dossier des trônes royaux, embrochant comme de vulgaire insectes les deux parents du prince. Tous deux poussèrent un râle douloureux alors qu’une des dames de compagnie poussait un hurlement strident. Tout ne fut plus que chaos. Les gardes dégainèrent leurs épées et les femmes présentes s‘enfuirent à toute jambe. Bien qu’il soit trop tard pour leurs souverains, ils devaient sauver le prince mais ce dernier avait déjà sorti son arme et l’enfonçait dans le corps de l’assassin qui ne s’était pas attendue à une telle vivacité de la part du prince. Il s’effondra sans vie à ses pieds. Jetant sa rapière au loin, Mathys retira les deux armes de l’assassin et les corps sans vie de ses parents se tassèrent dans leur trône. Il prit le corps sans vie de sa mère et le serra contre son cœur, comme s’il cherchait à la consoler et des larmes coulaient à flot sur son visage. Alors que les gardes le rejoignirent enfin, Mathys poussa un effroyable hurlement de douleur, mais au fond de lui, il jubilait.






****************


Il y avait foule ce jour là. Tous les habitants de la capitale de Berill, du plus puissant noble au plus humble des marchants s’étaient rassemblés. Tous portaient du noir en cette journée de deuil alors que les corps du roi et de la reine allaient être enterrés. Fidèle à sa sombre réputation, un nouvel assassinat était à l’origine du changement de tête couronnée. Mathys, sur qui reposait la couronne de Berill, se tenait face à son peuple, maintenant qu’il était roi. Il était fier du plan qu’il avait imaginé. Engager un assassin pour qu’il tue ses parents n’avait pas été évident. Il avait dû débourser une fortune et avait pris mille précautions afin qu’on ne puisse pas découvrir son implication, mais le fait qu’il eut tué de ses propres mains l’unique témoin qui aurait pu agir contre lui suffisait en principe à lui éviter toute mauvaise surprise. Il prononça un discours vibrant d’une passion parfaitement simulée sur la vie de ses parents et sur ce qu’ils avaient apportés aux royaumes puis il jeta la première poignée de terre symbolique sur les corps qui allaient être enterrés dans le caveau royal avant de rentrer au palais. Il lui restait une dernière affaire à régler avant de se consacrer entièrement à sa nouvelle position.

Un sourire sur les lèvres, il se dirigea vers la salle du trône où l’attendait le dernier maillon d’une chaine qu’on lui avait passé autour du cou. Lorsqu’il pénétra dans le fief de son nouveau pouvoir, il alla s’asseoir sur le trône de feu son père. On avait réparé le dossier et nettoyé du sang royal qui s’y était répandu. Mathys s’y sentit parfaitement à l’aise en s’assaillant et attendit qu’on fasse entrer celui qu’il avait fait mander. Il regarda son frère entrer dans la pièce dans de somptueux vêtements. Le pauvre fou ne devait pas être habitué à les porter, préférant sans doute le genre brutal qu’affectionnait tout homme dont la principale force reposait non pas dans la tête mais dans les muscles. Une de ses premières décisions en tout que nouveau roi avait été de le faire nommer Général de Berill. Un poste bien prestigieux pour quelqu’un de son âge. Alors que l’homme saluait son souverain, Mathys perdit le contrôle de ses nerfs et lui révéla toute la vérité avant de le bannir du Royaume. Condamné à n’être reconnu par aucuns de ceux qui l’avaient connus, il lui offrait une vie de solitude loin de ses pairs. Il le fit chasser comme un vulgaire manant par les gardes royaux et se rassit sur son trône. Le plaisir qu’il éprouvait était gâché par sa soudaine perte de contrôle. Lui qui était toujours maître de ses émotions leur avait lâché la bride et il s’était donné en spectacle devant ses sujets… Il jura de ne plus jamais se laisser aller à de tels comportements. Déjà cet éclat risquerait de miner son pouvoir. Il agirait donc pour réduire à néant toutes les ambitions de ses pairs. Il était souverain de Berill, et il le resterait pendant encore longtemps.






SECTION HRP

Code: Validé par Kalyäh
Comment as-tu trouvé le forum?: En surfant sur internet
As-tu des commentaires?: C'est beau Very Happy
Revenir en haut Aller en bas
Kalyäh Taliësin
Chef du Clan du sud
Kalyäh Taliësin
Messages : 1143

Mathys Henners, Souverain de Berill [Validée] Empty
MessageSujet: Re: Mathys Henners, Souverain de Berill [Validée]   Mathys Henners, Souverain de Berill [Validée] EmptyMar 8 Mai - 10:10

Bienvenue sur Les Lunes de Merak!

C'est une excellente fiche, une histoire intéressante et bien décrite. J'adore le passage du début, ça nous met bien dans le contexte. Sans plus tarder, je te valide. Pense à générer ton parchemin d'identité si ce n'est déjà fait et bon rp!
Revenir en haut Aller en bas
https://merak.forum-canada.com
 

Mathys Henners, Souverain de Berill [Validée]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Temùjin Glaüssis [Validée]
» Souverain de Meniev (A PRENDRE RAPIDEMENT) [MORT]
» Dahen Ev'ellian, Souverain de Naskapi [Principautés humaines][PRIS]
» Lùa } [Validée]
» Roxelane Haugen [Validée]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les lunes de Merak :: L'Antre du joueurTitre :: Sanctuaire des Joueurs :: Fiches de présentation :: Refusés, morts, ou disparus-