Prénom & Nom: Sharvîm Thüal'Sutoth
Sexe: Masculin
Âge: Deux siècles bien accusés
Race: Haut-Elfe

Groupe: Guerriers de la Lande
Rang: Epée
Métier: Bretteur - Spadassin




Description physique

Sharvîm s’illustre à la plume, il évolue sur un pavage d’oxymores.
Il est d’une … Mirifique laideur, d’une horrible beauté. Ciselé, affiné et échenillé dans le plus brut des marbres, cet immortel d’une noble toise expose un corps sec et efflanqué. Son allure élancée et son teint marmoréen feignent une faiblesse qui perdra sans nul doute les moins éveillés. Sur ce corps hâve, la musculature est aussi saillante que ne le sont les os, preuve que cet homme à été éprouvé par le fil comminatoire de la guerre. Ses bras longs, nerveux, ont été ravinés par le maniement du fer, ses jambes puissantes par de trop longs et harassants arpents. Il est un arbre de nacre centenaire, chétif, aux branches et aux racines noueuses … Une sylve couronnée de cuivre.
Une opulente et flamboyante crinière, serpente jusqu’à ses omoplates, strie son visage gracile et escamote ses oreilles longues et effilées. C’est là que se mêlent les vents, les courants … Entre cette nimbe ardente et ce visage d’une clarté hivernale, d’une froideur arctique. Dévorant ses yeux aigue-marine, ses paupières tombantes semblent mettre sous voile toute émotion. ces billes émeraldines sont scindées par un nez pointu et mutin, contraste entre l’apathie et l’effronterie. Soulignant ses lèvres charnues et sirupeuses, son menton volontaire parachève ce portrait atypique.
Cette lame des landes s’affuble généralement de tenues légères. Il porte des « armures composées », ces harnachements bâtards semblent favoriser l’amplitude de mouvement, il n’est pas rare de le voir équipé de brigandines ou d’armures lamellaires. Courant sur ses doigts fins, d’épais gantelets d’armes baguent ses phalanges de bistre et d’or. Ce Haut-Elfe complète généralement le cuir souple et l’airain avec la soie d’un pourpoint vert impérial, orné de liserés d’argent. Écharpé par une sangle cuirassée, il porte Shûl'damath à son baudrier, ce sabre long, de facture elfique, est aussi léger, effilé et fin qu'une rapière, sa légère cambrure et son fil tranchant en font une alliée aussi élégante que meurtrière. De sa garde en coupole finement ouvragée, jusqu'à son pommeau, cette arme parfaitement équilibrée, aux sifflements mélodieux, expose le perfectionnisme de son créateur. L'armement de Sharvîm, enfin, s’achève sur un dernier atout, dissimulé en sa botte, une dague à rouelles, une porteuse d'estocades qui à bien souvent fait ses preuves pour glisser entre les "failles des cuirasses".

Description psychologique

Le quatrième porteur de Shüldamath est un être bien nébuleux. Si les plébéiens sont en capacité de se souvenir de son visage, de son allure, aucun d’entre eux ne saurait mémoriser le timbre de sa voix. Ce bretteur est de prime abord, un homme taciturne, fermé et particulièrement inexpressif.
Mais si Sharvîm se tait, c’est pour mieux écouter.
Pour ceux qui ont eu le loisir ou la chance, de le voir s'exprimer, il est un être lunaire et stoïque, nébuleux et quasi inexistant, en dissociation totale avec la fougue, la soif ardente de 'justice', la mentalité belliqueuse et martiale des Guerriers de la Lande. Il est un homme réfléchi, cultivé et diplomate, un homme qui ne semble, à dire vrai, pas vraiment avoir sa place au sein du cercle des épées. Il n'impose pas vraiment le respect, mais il sait sans aucun doute le mériter, il ne l'a guère acquis par la lame, mais bien par les mots.
Pourtant il est un stratège martial hors-pair, un homme qui cultive son talent pour l'escrime, un homme dont les faits d'armes feraient pâlir plus d'un rival, sur ce paradoxe, plusieurs hypothèses se soulèvent.
Certains pensent, que cette aptitude à feindre la faiblesse, est la technique de chasse de ce Haut-elfe, que c'est son moyen d'attirer les prédateurs pour prendre le dessus. Mais ces bonnes gens confondent les pacifistes et les pacificateurs, car Sharvîm est un être intransigeant, si il n'est pas le premier à dégainer, il a toujours été le dernier à éponger sa lame, imbibée par le sang de ses compétiteurs.
D'autres pensent que cette transparence est nourrie par la peur, celle du destin de l'épée, de la menace unifiant Shül'damath et son porteur. Mais la vérité est plus complexe, car Sharvîm n'a que rarement eu recours aux dons ancestraux des liés, il a toujours misé sur ses aptitudes naturelles et ses talents de combat, pour éprouver la valeur et l'efficacité de sa brette. Sa véritable crainte est nourrie par ses frères d'armes, car il sait de source sûre, que l'émulation anime les Sept, que seul un front commun les sépare du chaos, que seul le feu mordant de la guerre suffit à les sustenter et qu'il devra un jour, répondre au défi funeste d'un de ses compagnons et voir l'équilibre des épées, s'effondrer. Voir l'oriflamme des Deux croissants, brûlé ou précipité à terre, par la dissidence et la folie collective des porteurs du "don".
Pour résumer, le Dynaste de la Maison Thüal'Sutoth, n'est pas animé par l'idéologie de son clan, il n'est pas exhorté par une prise de parti, nourrie par quelques oppositions ou convictions, il est inspiré par le savoir des anciens, renfermé dans cet héritage maudit. Par les valeurs les plus nobles de son ordre et par le cheminement spirituel qu'il alimente vers les enseignements des Back’aashanme et de leur lignage. C'est par cette voie, qu'il compte défier le sort, et s'affranchir de sa condition.

Histoire

Même l'onde houleuse qui martelait furieusement les falaises, n'aurait pu étouffer un tel brasier. Sous les brandons de flammes et les crépitements incessants, le bourg côtier se consumait. Sous cette infernale balade, rythmant les grésillements et les souffles, les supplications se perdaient, les râles d'agonie se multipliaient avant d'être noyés par cette cacophonie pandémonique. Le vent du sud, complice de cette atrocité, balayait les premières cendres, alimentait l'ignition. Ce qui était autrefois, l'un des nombreux yeux Naskapiens, venait de se voiler, la bataille était finie. Les responsables de ce massacre avaient pris soin d'aligner les cadavres sur la plage du golfe avant de les consumer à leur tour, envoyant vers la lande, les cendres et l'odeur infâme de leur méfait. C'était indéniablement une provocation, les huit exécuteurs venaient d'établir leurs quartiers sur les monceaux de bois calcinés et les sables maculés.

Sharvîm n'avait pas été témoin de cette conflagration, mais à cette atmosphère lourde, à l'embrun grisatre qui couvrait la surface de la mer, à présent placide, il devinait l'indicible fin qu'avaient connu les victimes de ce hameau de pêcheurs. L'air était méphitique, la caresse venteuse du sud était chaude et lourde, les flammes s'étaient éteintes, il ne s'élevait plus qu'une fumée épaisse et noirâtre, un crachin charbonneux qui rejoignait la voûte basse et cotonneuse, voilée par des nuages ombrageux. Il se tourna vers son Maître d'armes avant de murmurer d'une voix éteinte :

- " Nous arrivons trop tard, c'est terminé ... "

Juché sur son roncin, le vieillard qui l'escortait haussa un sourcil. Sa monture était nerveuse, elle l'était toujours et à défaut de se cabrer pour défier son cavalier, elle manifestait son mécontentement avec quelques cornages bien sentis. La manicle crispée sur les rennes de son insubordonné destrier, le vénérable le corrigea d'un ton badin :

- " Alors tu es aveugle. Ces hommes ne se sont pas donné la peine de venir à cheval, seules les empreintes de leurs pas s'exposent depuis l'ouest, ils ont fait un très long chemin, un arpent douloureux et laborieux pour venir ici. Ils ont massacré tous les villageois, mais n'ont rien pillé, faute de pouvoir acheminer un éventuel butin et à leur allure, je devine qu'ils ne sont pas de simples malandrins ou forbans, non ... Leur approche est très, trop, personnelle. Ce sont des guerriers des Landes qu'ils veulent, il s'agit d'une expédition punitive, d'une vengeance donc tout cela ne fait que commencer. Suis moi et garde les yeux bien ouverts ... "

Fort de son enseignement, Sharvîm accusa le coup et descendit à la suite de son Maître, de son coursier, qu'il flatta en chœur avec son compagnon. Sous les soufflets fermes du vieillard, les deux bourrins délestés de leur charge retournèrent au nord. Le Haut-elfe lorgna son initiateur d'un air inquisiteur, Quenmîr était un frère de sang révéré pour ses talents d’épéiste, mais il était aussi reconnu pour sa grande déraison, il n'était pas difficile de deviner que cet aîné comptait répondre à la provocation de ces sanglants maraudeurs. Une cinquantaine de pieds seulement les séparaient d'une mort quasi certaine et pourtant ... Sharvîm ne fit rien pour arrêter ce vieux fou, pourquoi ? Parce qu'outre son serment, il avait une confiance indéfectible en ce bretteur. Main sur le pommeau de son fer, épousant le pas de son guide, il s'engagea vers son destin.

Il n'y eu aucune raillerie, aucun compromis, aucun échange. Juste le feu mordant du combat, le heurt de l'acier, les borborygmes de l'agonie. Seul trois silhouettes étaient encore dressées sur cette plage, au milieu des corps frais, de l'odeur âpre du sang. Quenmir en garde sixte, Sharvîm adoptant la garde du fou et le meneur de la cohorte assassine, qui appuyé sur le pommeau de son ample espadon, attendait l'assaut des Guerriers de la Lande. La marée fuyante semblait vouloir étendre ce champ de bataille pour mieux effacer les traces, à l'aube venue, seul son chant était audible. Sur une silencieuse injonction du Vénérable, le dynaste de la Maison Thüal'Sutoth, quitta l'aire combat, pour admirer une fois encore, l'art de son initiateur. Le duel s'engagea, comme toujours, l'ainé animé par sa "transe", déportait la 'une main et demi' de son rival, avec une agilité féline, exploitant l'élan et la force qui se déchaînaient sur lui, acculant à chaque battement, l’exécuteur, vers les ruines du Bourg. Dévorant son allonge, nourrissant sa terreur, confrontant ce risible pantin aux conséquences, de son défi démesuré.

Ce fut cependant la morsure du carreau, qui mit le pique à mal. La lutte entre la flèche et l'épée. Il s'éleva dans l'air, un chuintement narquois, chafouin, puis un nouveau heurt noyé par un bruit de succion. Sharvîm plongé dans une lointaine stase, témoin impuissant de cet acte méprisable, avait vu la lointaine ombre se détacher des ruines, glisser et serpenter entre les herbes folles. Il avait vu la main serrer le bois d'if, les phalanges vengeresses mettre sous tension le tendon animal, l'encoche frémir sous la bise marine. Mais prisonnier de son corps, il n'avait pu agir à temps. Cruelle était la perception de son sang, de sa race ...
Le vieil épéiste se crispa dans un hoquet, accusant le coup tant bien que mal, il recula lentement, comme il était venu, cautionnant cette défaite qui n'était guère méritée et puis, abdiquant enfin ou confronté à l'acceptation, il tomba à genoux.

L'ennemi du vénérable n'avait pas pris le temps de se retourner, il courait déjà vers les ruines mouchetant dans son sillage, les sables fins de perles vermeil. Le chasseur couvrant le repli de son seigneur, quand à lui, observa une once de respect ou peut-être était-ce de la jubilation. Il tint le jeune disciple en joue, celui là même qui fondait vers son ainé. Sharvîm réceptionna le corps arque bouté de Quenmir, le vieillard avait le visage plus buriné que jamais, ses perles d'anthracites étaient braquées vers l’éther noir, sachant son départ proche, il fit ses derniers vœux :

- " Tu as gardé les yeux bien ouverts, alors que j'ai été aveuglé ... "

La respiration sifflante, grasse, de Quenmir était éloquente, le projectile avait atteint son poumon. La bulle rougeâtre et poisseuse qui venait d'éclater sous sa narine, ne laissait plus aucun doute possible. Il parvint cependant à saisir la manicle de son disciple, avec une force insoupçonnée pour un mourant, il la guida sur le fer vibrant qu'il tenait alors en supination, sous son autre patte déjà roidie et tremblante.

- " Tu seras le Quatrième lié, tu porteras et écrira un nouveau fragment de son histoire. Shül'damath sera désormais ta nouvelle guide, porte la en toute humilité et apprends à comprendre son appel, à assimiler son savoir, mais surtout, ne te laisse pas influencer par son ego ..."

Repoussant la main du vieillard, Sharvîm lui répondit simplement, avec un détachement presque inhumain en de telles circonstances :

- " Je ne peux pas me lier à elle, elle mérite de combler une autre main, de déifier un autre bretteur. La Citadelle n'en manque pas. "

Mais le maître d'armes insista lourdement, usant de ses dernières forces pour impliquer son disciple :

- " Tu n'es pas le fruit d'une instruction, je t'ai choisi. Elle, m'a guidé à toi. Shül'damath a ressenti ton potentiel, ton sang, ton lignage et te reconnais, pour cette ère, comme le seul lié viable. Porter cette lame n'est pas suffisant, on nait sujet au destin des épées. Depuis ce moment ou je t'ai extirpé à la vie sectaire du Sanctuaire, jusqu'au moment ou tu as fait tes preuves dans l'infanterie de la lande, j'ai su qu'elle avait fait le bon choix, l'influence des meilleurs âmes guide pour l'instant ce legs ancestral, il passera entre de bonnes mains, la seule chose que tu dois faire, c'est ignorer l'appel de ceux qui ont péri sous son fil, ne pas corrompre l'essence même qui l'habite, elle est inconstante, instable et plus tu gouteras au savoir de tes ennemis et des ennemis de Shül'damath, plus tu leur donnera d'emprise. Tu n'as qu'une chose à faire, garder les yeux bien ouverts et maintenir l'équilibre .... N'oublies pas, n'écoute pas l'appel de tes ennemis ... "

Sur ces derniers mots, l'homme appuyé par son élève planta l'héritage des anciens dans son cœur, jusqu'à la garde, se liant à jamais au destin de Sharvîm. Influant à son tour sur le bon pesant de la balance. Sous la manicle du Haut-elfe, le fer sembla vibrer, la toile sembla s'animer, sa perception alors s'éveilla à un nouvel horizon et sur les pas de Quenmir, le disciple reprit la chasse. S'élevant dans la nuit, il y eut deux autres sifflements, le silence, puis un hurlement. L'inéluctable marche de la justice mena le Quatrième porteur sur les pas du fuyard, la traque fut longue mais le châtiment était inévitable, c'est sur la place de Pinasse, que le corps d'un homme fut retrouvé sous l'astre matinal encore rougeoyant, un homme cloué à terre par le poids de sa propre espadon.





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Bonjour bonjour!

Je suis Rashaak Suladân, modérateur, enchanté! Content de te compter parmi-nous, compagnon! =D

Tu as une très belle écriture et un très bon vocabulaire, ça m'impressionne! ^^
Si c'était juste de moi, je te validerais sur le champ. Par contre, je n'ai aucun contrôle sur le panneau d'administration, alors faudra attendre que Xanth ou Kalyäh passe ce soir. Mais ne t'en fais pas, je suis sûr que tu seras très vite accepté! ^^

Bienvenue sur les Lunes de Merak!

Encore une fois, je te souhaite la Bienvenue.

Ta fiche est excellente, voire même exemplaire. J'adore ton style d'écriture c'est très plaisant te lire ^^ J'espère que j'aurai la chance de rp avec toi avec mon DC guerrière de la lande. Sur ce, je te valide sans plus tarder. Félicitations et bon rp!