« Physique» Des yeux de glaces à l'iris d'un arrondit parfait, deux orbes céruléennes à l'éclat à la fois intense et sombre. Parfois habités d'une vie profonde, un songe sans forme, une colère obscure ou une joie scintillante, parfois vides et ternes, vitreux et résignés. Deux puits de flammes bleus flamboyantes, deux gemmes marines au cœur d'un écrin de velours ivoire, la peau de son visage aux traits fins et acérés, les joues un peu hâves, maigres, toutes traces d'une courbe enfantine disparue depuis longtemps déjà. Faciès pâle, trop pâle, maladif pour certains féminin pour d'autres, le soleil n'y remédie pas, brûle le tissu délicat et le fait rougir désagréablement, jurant avec l'éclat délicat de son teint de porcelaine encore rehaussé par les mèches soyeuses d'un noir vif. Des mèches retenues, pour la plupart en une queue de cheval nette empêchant cette courte crinière noire de lui tomber sur les omoplates et devant les yeux mais qui, même retenue, ressemble à un rideau silencieux encadrant une statue de marbre sans expression. Rare est le sourire qui vient ourler les lèvres délicates et fines, rare est l'ennui ou la joie, la colère ou la satisfaction venant altérer l'équilibre subtile des traits racés. Sur tout autre peut-être ce manque aurait-il parut bienvenu, pour sublimer un éclat latent, telle ses femmes quelconque devenant soudain sublime au bras de leur bien-aimé. Malheureusement l'apparition d'une expression est trop souvent un désavantage, une tâche, une note discordante sur une partition bien écrite. Elles altères la beauté quelque peu féminine qu'il possède sans le vouloir, ce mélange d’élégance innée dans le geste précis et dosé et d'emportement purement masculin venant s'ajouter à son apparence plus frêle que ses pairs et compères, plus fine, faite de muscles certes bien dessinés mais pas aussi prononcés que chez d'autres et qui laissent à désirer en terme de force brute. Il ressemble plus à un noble qu'à un guerrier. Se tenant parfaitement droit, les épaules nerveuses, la démarche souple mais retenue, hésitant entre l'attitude militaire et celle, plus décontractée, de ses camarades il ne se détend pas aisément, réservé, en retrait, passant souvent inaperçu en compagnie d'autres hommes. Si sa présence est ainsi effacée il n'en reste pas moins capable de s'imposer lorsqu'il est seul face à des interlocuteurs, doté d'une aura toute aussi glacée et morose que ses yeux et qui n’accueille les intrus que difficilement. Il ne se montre plus détendu qu'avec ses plus proches contacts mais guère plus. Portant une armure de cavalerie légère, noire et l'enserrant avec rigueur, accentuant encore la raideur de sa posture de même que la lance qui l'accompagne souvent, une lance d'acier léger, faite à la fois pour se battre à cheval et à pied sans être trop encombrante , sans aucune fioriture, tout comme le reste de sa personne, elle porte uniquement son cimier de même que l'épée à une main qui pend à sa hanche dans un fourreau noir en cuir. « Caractere » De même que ses yeux sont la première chose que l'on remarque de son physique sa réserve est le premier trait de caractère que l'on constate en restant à ses cotés. Il ne se lie pas facilement aux autres et à vrais dire il n'essaye que rarement, les mauvaises expériences qu'il a vécu auprès de ses pairs d'Archenior l'ont quelque peu refroidit et il n'a pas envie d'être à nouveau trahis. C'est donc un jeune homme renfermé et silencieux qui accueil, lorsqu'il le doit, les individus d'un coup d’œil froid et circonspect, quelque peu méfiant... le reste du temps il préfère laisser les autres membres de la guilde parler à sa place. Ils le connaissent suffisamment pour savoir son opinion sans la lui demander. Si il n'est pas du genre à discuter des heures sur un même sujet il n'est pas non plus le genre de personne à se vanter. Très humble, peut-être même trop parfois, il ne se considère pas aussi important ni aussi doué que les autres malgré ses qualités plus que notable. Toujours prêt à écouter une leçon et à apprendre il est encore assez jeune pour avoir quelques facilités et préfère amplement recevoir que donner un apprentissage. Intelligent mais parfois un peu impatient, il est téméraire et courageux mais a surtout du mal à passer outre les évidences, ne concevant pas encore totalement des éléments tels que la fourberie et la ruse. Un état de fait qui accentue encore davantage sa méfiance à l'égard des inconnus. Souvent pensif et mélancolique il ne se livre pas facilement, voir pas du tout. En réalité il intériorise énormément, tant et tant d'ailleurs qu'une fois trop tendu il est capable de sauter à la gorge d'un individu innocent pour rien. Bien entendu il réparera ensuite le mal mais ne changera pas d'attitude pour autant et se retiendra jusqu'à la prochaine crise. Son sens de la justice est très développé, peut-être trop en réalité, pour lui il y a souvent du blanc du noir et rien au milieu, ainsi il a tendance à avoir des opinions très arrêtées sur le monde tout en se montrant capable d'écouter plusieurs versions d'une même histoire avant de décider qui il va soutenir. Le problème n'est donc pas les idées qu'il peut développer sur la justice mais bien la manière dont ils les appliques. De même il est extrêmement loyal et ne supporte guère les traîtres, même si, techniquement parlant, il en est un. Ayant un peu de mal à se défaire de sa vie militaire il ne profite guère de la vie, préférant s’entraîner ou remplir les missions qu'on lui confie. Diligent, appliqué et un poile perfectionniste il ne prend plaisir qu'à voir un travail bien fait et, si possible, sans mort. Il n'apprécie pas de devoir tuer mais le fait par obligation, n'ayant pas non plus de remord à supporter, il fait ce qu'il lui faut faire et ça ne va pas plus loin. En revanche il ne s'est toujours pas remis de sa condamnation et son pays lui manque quelque peu tout en le mettant mal à l'aise lorsqu'il est contraint de s'y rendre, craignant d'être reconnu. N'ayant pas réussit à faire arrêter les véritables coupable il s'est juré de régler sa dette envers eux quoi qu'il en coûte. Il a accepté de rejoindre les cinq par respect pour leur idéal et pour le duc, lui devant la vie malgré son honneur bafoué. Il apprécie particulièrement le duc d'Helios qui le met plus à l'aise que les autres mais s'entend relativement bien avec Dark Star malgré le ' métier ' qu'il pratique en Berill. Quand à la jeune fille que le duc à recueillit elle le met quelque peu mal à l'aise, sa relation avec la gente féminine n'étant pas ce forcément ce qu'il y a de plus courtois et ouvert. Il n'est pas machiste, il ne sait simplement pas comment se comporter avec ces êtres venus d'on ne sais où. Jeune homme plein d'avenir, il a encore du chemin à faire.

« Histoire »

Que dire de l'histoire d'un jeune homme somme toute commun dans ce vaste monde où naissent tant d'individus exceptionnels ? Peu de choses. Mais toute petite chose est bonne à entendre dit-on. La simplicité a parfois du bon bien qu'elle puisse elle même receler des trésors cachés. Alors que dire ?

Ni noble ni pauvre, la famille Seithvelj vivait en Archenior depuis des générations, et depuis des générations, suivant l'esprit de leur patrie, ils étaient soldats. Anton naquit ainsi au début de l'hiver, au terme d'une grossesse précaire qui faillit emporter sa mère et la laissa alitée, faible et stérile. Bébé en bonne santé mais frêle on lui procura autant de soin que sa famille pouvait en obtenir avec leur moyens réduits. Il grandit convenablement bien que restant toujours assez mince et pâle contrairement aux autres garçonnets de son âge qui, tout naturellement, le mirent à l'écart. Il développa rapidement l'habitude d'être seul et ne s'en plaignait jamais, préférant étudier pour enter à l'académie militaire comme le désirait son père qui, fier, n'y voyait aucun inconvénient, décidant d'ailleurs de le préparer lui-même à l’entraînement en caserne en lui enseignant les bases de l'escrime et de la monte à cheval. Lorsqu'il eut l'âge requis il entra donc sans problème dans les rangs des recrues de l'armée d'Archenior où il fut cette fois formé à l'utilisation d'autres armes tels que les lances, les arcs ou encore les haches bien que celles-ci ne lui convienne absolument pas. L'apprentissage des armes lui réussit également sur d'autres plans, façonnant son corps pour lui donner une allure plus masculine et lui permettant de se lier à d'autres jeunes gens, chose qu'il n'avait encore jamais faite auparavant. Même en ayant l'âme solitaire il y trouva une certaine satisfaction et s'ouvrit davantage.

Au terme de ses années de formations il rejoignit, en compagnie de six autres soldats dont deux étaient des membres du petit cercle d'amis qui l'avait accueillit, la garnison du Château de Gados, à la frontière avec Ekalesias. Ce fort était certes éloigné de la capitale où il avait passé toute son enfance mais il avait une qualité, celle d'être près de la mer, mer qu'il n'avait jamais vu auparavant. La beauté de cette étendue azure lui fit oublier l'éloignement et il s'appliqua à son devoir de soldat du mieux qu'il pouvait, patrouillant lorsqu'on lui ordonnait de patrouiller, gardant le château lorsqu'on le lui ordonnait et partait chasser les bandits qui sévissaient sur les routes lorsqu'il le fallait. La première fois qu'il tua un homme, un bandit justement, le sentiment d'avilissement, de souillure d'avoir prit une vie humaine le rendit malade pendant des mois. Il ne pouvait tenir son arme sans y penser. Sans revoir sa victime s’effondrant, transpercée par la lance fidèle qu'il avait domptée et maîtrisée, le sang jaillissant, éclaboussant la terre meuble du chemin boueux sur lequel il avait pensé semer le soldat. On avait beau expliquer, préparer, inculquer aux jeunes gens ce qui se passerait le jour où ils mettraient, pour la première fois, fin à une vie les mots et les exercices n'avaient absolument aucune valeur face à l'acte lui même. Rien ne préparait vraiment à devenir un meurtrier, et peu importait qu'il s'agisse d'un hors la loi et d'un vaurien, c'était toujours un être humain. Celui qui prend la vie d'un autre homme n'est pas un héros, jamais, juste un meurtrier. S'était finalement là la conclusion à laquelle il était parvenu et elle n'avait rien de joyeux. Après quelques mois l'idée devint plus tolérable. Et après deux ans elle lui était naturelle. Il n'aimait pas tuer mais il le devait et s'était tout. Il n'y avait rien d'autre à dire.

Ce fut également durant ces deux années qu'il fut pour la première fois confronté à des pirates, lors de l'attaque d'un village côtier où la garnison fut chargée de défendre les habitants. Le navire était imposant, la coque peinte de vert, l'armure de fer brillant au soleil de midi tandis que les lourdes balistes faisaient pleuvoir la mort sur les pauvres hères qui n'avaient de tord que de se trouver sur le passage de ces animaux avides de pillages. La voile claquant au vent portait l'emblème d'un aigle brisant une épée et la proue effilée portait la figure d'un animal mythique qui ne lui disait absolument rien. Il tua son content ce jour là mais la garnison fut elle-même décimée, seul une vingtaine d'hommes ayant survécus pour voir les pirates fuirent. De nouvelles troupes furent envoyées et la vie repris son cours en oubliant ceux tombés précédemment. Une fin bien peu honorable pour ces braves hommes qui avaient donnés leur vie pour défendre leur patrie. Des soldats fraîchement débarqués il ne connaissait qu'un seul et unique individu et certainement pas en bien mais ce n'était certainement pas à lui de juger l'homme. Il fit donc son travail sans se préoccuper de qui que ce soit.... jusqu'au jour où il remarqua des armes manquantes dans l'armurerie du château qui, portant, était sous bonne garde. Des armes ça ne disparaît pas comme cela et les serviteurs n'y étaient pour rien, ils n'avaient pas accès à cette salle. En vérité il n'y avait que la garnison qui était autorisée à venir changer de matériel ce qui était parfaitement conforme à l'usage. Le temps passant se furent d'autres pièces de matériel qui commençaient à disparaître. Anton, soupçonneux, décida de chercher la raison de ces disparitions et découvrit, presque par coup de chance, le trafique que menait une poignée de soldats, vendant les armes à des groupes de bandits, aux pirates et aux autres royaumes. Il ne fut néanmoins pas assez discret pour passer inaperçu. Si il parvint à s'en tirer sain et sauf les traîtres le firent accuser des vols.

Emprisonné il savait que son procès se solderait par une exécution et allait baisser les bras lorsque le duc d'Helios vint à son secoure. Il l'avait rencontré lors d'une visite de sa part au château de Gados et avait lié avec lui un lien poli et agréable sans qu'il ne le définissent véritablement. L'homme, sans qu'il ne sache exactement comment, parvint à faire muer sa peine en un emprisonnement à vie.... avant de le faire libérer dans un scénario d'évasion digne d'une épopée et bien qu'il lui tint rigueur de la manière dont tout cela fut fait il lui jura allégeance pour payer la dette qu'il avait envers lui. Il était, au départ, assez méfiant vis à vis de ce groupe hétéroclite se formant autour du duc et de la manière dont ils agissaient mais l'idéal qu'il poursuivait et son acharnement à faire régner la justice finit par le convaincre de baisser sa garde. Il n'était pas non plus habituer à disposer de son propre matériel, un matériel rien qu'à lui, cadeau du duc à son entrée dans les cinq. Quatre années plus tard il ne regrettait toujours pas son choix....

H.R.P

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