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 L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé]

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MessageSujet: L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé]   L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé] EmptyJeu 22 Mar - 17:26

Les mois s’étaient écoulé et le manque d’aventure s’était fait saisissant dans le cœur d’Artemis Entreri. Il avait quitté Berill depuis 4 mois, depuis le massacre de sa propre confrérie. Il avait réussi à se faire passer pour mort et avait donc fortement hésité à reprendre ses activités d’assassin/mercenaire. Après un rapide calcul, il était arrivé à la conclusion qu’il était trop tôt. Il avait son propre style et sa propre marque, c’était trop dangereux de gâcher ainsi sa « mort », étant presque sûr qu’il serait rapidement repéré dès les premières victimes qu’il ferait. Il lui faudrait patienter encore quelques mois de plus, le temps que la confrérie sorte des mémoires.

Le jeune homme avait tout d’abord hésité à rejoindre les côtes et les pirates sanguinaires qui auraient sans aucun doute pu lui offrir l’action qu’il aimait tant. C’était ses projets, jusqu’à ce qu’il entende une certaine conversation dans une auberge un peu bruyante entre deux hommes. Il avait entendu parler de la jungle Ekalas située à Arana et de la mort qui y rôdait sous forme animale. Il avait interrogé l’homme en lui payant quelques coups à boire pour en savoir plus et cela avait été instructif. L’assassin avait cru comprendre que des hommes-bêtes y vivaient. Il avait déjà lu cette légende quelque part, sur de mystérieuses créatures prenant l’apparence humaines. On leur avait même attribué un nom : les thériantrophes. Artemis ne croyait pas vraiment aux légendes, mais l’appel irrésistible d’une faune sauvage et sanguinaire l’avait fait se décider entre les pirates et la jungle Ekalas.

Son voyage avait duré quelques semaines à peine. Il était parti tel quel, sans aucune provision et avec ses armes habituelles. C’était un défi pour lui, un jeu presque. Il savait qu’il avait les compétences pour survivre en milieu hostile et il avait hâte de se mesurer à cette mystérieuse jungle dont on ne sortait pas vivant aux dires des ivrognes qu’il avait entendu. L’air était chaud, l’ambiance oppressante et humide. C’était un véritable enfer depuis deux jours, depuis qu’il était enfin arrivé dans la jungle. D’autres auraient pu se décourager, mais pas lui. Au contraire ça le motivait et ça l’excitait de dompter cette nature. Parfois il s’amusait presque à penser qu’il pourrait rencontrer des thériantrophes, mais ceci n’était que pure légende à ses yeux.

C’était le matin, son troisième jour dans cette jungle. Il commençait lentement à se faire à l’environnement. Il avait survécu en buvant de l’eau et dormait en hauteur la nuit. Grâce à son agilité presque féline, il n’avait pas beaucoup de difficultés à grimper dans les arbres les plus hauts et les plus escarpés. Ce n’était pas idiot, ainsi il se protégeait des prédateurs et avait une vue élargie le matin. En revanche, il n’avait pas encore réellement mangé depuis quelques jours. Les fruits c’était une chose, mais la viande c’en était une autre. Pour réussir son petit pari, il se fixait l’objectif de dompter cette nature en rapportant la peau de quelques créatures féroces comme souvenir. Il voulait aussi manger à sa faim, c’était un besoin qui se faisait ressentir. Le soleil pointait lentement son nez et l’air était comme d’habitude déjà chaud et lourd. Mettant ses mains en visière, il repéra par chance un couple de lapins. Sortant avec lenteur un de ses couteaux de lancer, il jaugea la distance entre le gros lapin mâle et lui. Il n’aurait droit qu’à un seul essai, mais ça ne l’effrayait pas au contraire. Il était un excellent viseur, c’était primordial pour son métier. Les secondes s’écoulaient et l’animal broutait de l’herbe avec sa compagne plus petite que lui. Artemis arma lentement son bras avant de le relacher à la vitesse de l’éclair. La pauvre créature ne comprit et n’entendit rien du fait qu’il était en hauteur et silencieux. L’autre lapin s’enfuit quand l’arme fit un bruit assez ignoble en enfonçant les chairs de l’herbivore tué sur le coup.

L’assassin fit un sourire et descendit lentement de l’arbre en s’aidant de ses mains. Sa descente fut lente, il prenait son temps et ne voulait pas chuter du haut de ses 40 mètres d’écorce. Une fois qu’il fut enfin à 2 mètres du sol, il se propulsa légèrement en arrière et retomba à terre avec grâce. Sa cape s’était déployée autour de lui et tomba en cercle. Il s’était réceptionné avec sa main gauche en prenant soin de ne pas avoir un angle de 90 degrés entre sa main et son bras, auquel cas sa lame secrète se déclencherait et pourrait se fiche dans ce sol un peu sale. La capuche rabattue en permanence il releva la tête et son sourire céda la place à un visage froid. Une créature se tenait face à lui et près de son lapin. C’était son repas, il comptait pas le laisser pour rien au monde.

A environ 20 mètres de lui se tenait un ours assez massif qui le fixait d’un drôle de regard. Il ne paraissait pas agressif au premier abord mais sur ses gardes. Artemis se releva lentement et fixa sa proie morte.

« C’est mon lapin. »

Etant fidèle à lui-même, il parlait peu, mais toujours de façon directe et franche. Il était bien conscient que ce n’était qu’un animal sauvage, mais avec son ton froid et son regard glacé, il espérait bien se faire respecter ici, même par les ours et autres bestioles du coin. Artemis s’avança vers l’herbivore au corps encore chaud. L’ours fixa le lapin et avança également l’air un peu plus menaçant. Le jeune homme ne le quittait pas des yeux et comprenait ses intentions : lui voler sa nourriture. Déjà que pour un homme ce n’était pas facile de trouver du gibier dans cette forêt dense, il ne comptait pas se faire voler par un vulgaire ours. Le jeune homme accéléra le pas et la créature également. L’affrontement semblait inévitable à ce stade. Reculer c’était avouer sa faiblesse et ça ne ressemblait en rien au caractère profondément têtu et arrogant de l’humain.

Artemis piqua un sprint soudain en donnant toute sa vitesse à 10 mètres de l’animal. Sa cape volait derrière lui, donnant l’impression qu’il était plus grand que ce qu’il n’y paraissait. Il posa sa main droite sur l’une de ses lames jumelles et fit un geste rapide qu’un œil non entrainé n’aurait pu voir. Il fit une pirouette alors que l’animal était toujours en train de courir pour éviter la collision frontale. L’assassin fit un sourire sadique et rangea sa lame avant de se relever. Au même moment, le corps de l’ours s’effondra dans la terre, la jugulaire tranchée avec précision. L’humain récupéra le couteau sur son lapin qu’il prit par les pattes dans sa main gauche. Il leva les yeux et découvrit à la place de l’ours le corps d’un homme assez âgé, environ la quarantaine. Il se fit la réflexion que les légendes étaient peut-être vraies et que les thériantrophes existaient bel et bien. Il haussa les épaules s’en fichant de ce qu’il avait tué. Nul ne lui barrerait la route dans sa survie : homme ou animal.

Il regarda le ciel et commença à tourner les talons. Il ne fallait pas tenter le diable et rester ici.
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Kalyäh Taliësin
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MessageSujet: Re: L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé]   L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé] EmptyJeu 22 Mar - 18:37

Comme à tous les matins avant que sa petite Luna se reveille, Kalyäh se rendait dans la jungle pour effectuer son entraînement. Celui-ci débutait par une course à obstacle où elle grimpait aux arbres, surmontait des collines ou traversait des rivières. La nature lui offrait tout ce dont elle avait besoin pour sculpter son corps et faire d’elle une femme puissante. La suite de son entraînement se continua à l’épée qui se fracassait contre toutes les structures qui se retrouvaient autour d’elle. Parfois, son bras droit venait s’entraîner à ses côtés ce qui lui rendait la tâche un peu plus ardue. L’aube caressait déjà son visage qui s’illuminait par les doux rayons lumineux. Cette chaleur enivrante l’enveloppait et chaque fois elle se sentait renaître.

Une fois qu’elle s’arrêta, elle se rendit compte que quelque chose d’anormal planait dans cette jungle, qu’une présence inconnue s’était infiltrée. Pourtant, les messagers des gardiens ne lui avaient rien dit par rapport à des voyageurs. Quelqu’un avait donc réussi à infiltrer ses terres à son insu. La chef des sudistes saisi donc son arc-à-flèche, un arme qui saurait atteindre sa cible à distance et avança lentement à travers le feuillage épais. Ses pas étaient calculés, ne laissant aucune trace derrière elle. Si quelqu’un connaissait cette jungle, c’était bien la propriétaire de ces territoires.

Ses recherches et son intuition ne l’amenèrent pas bien loin. À quelques lieues d’elle, il y avait un corps sans vie, un corps qui appartenait à son clan. Un homme venait de le tuer sous ses yeux sans la moindre pitié et il n’était pas des leurs. Son regard s’assombrit et une certaine haine voulu prendre place dans son esprit, mais elle ne poserait pas de geste meurtrier dans cet état. L’humain qui se tenait à quelques mètres paierait pour ses gestes, tôt ou tard.

Elle prit une flèche et la décocha en direction de son ennemi, visant juste à droite de son visage. Suffisamment près pour le déstabilisé, mais pas assez pour le toucher. La flèche fendit l’air dans une trajectoire parfaite, passant à quelques cheveux du visage de l’homme qui était désormais de dos. Celle-ci vint se loger dans un arbre devant lui. L’humain se retourna lentement vers l’endroit d’où venait le projectile, mais il ne pouvait pas le voir. Tapis dans la nature, elle avait préparé une deuxième flèche et ne bougeait plus, préférant observer ses moindres gestes. Elle se fondait dans la jungle comme si elle ne faisait qu’un avec elle.

« Vous avez tué l’un des miens. » Dit-elle d’une voix forte et autoritaire.

Le tuer serait inutile, elle ne saurait pas d’où il venait, elle ne saurait pas comment il avait réussi à pénétrer sur ses terres sans qu’elle en ait connaissance. La protection des siens était primordiale, mais si elle ne pouvait pas améliorer son système de défense, Yuren serait mort pour rien. Kalyäh se devait d’agir de façon juste et ne pas se laisser emportée par ses sentiments, aussi mauvais soient-ils.

La chef des sudistes attendit sa réaction en demeurant sur ses gardes. Elle avait l’avantage sur lui et se doutait qu’il y avait probablement d’autres thériantrophes comme elle qui erraient tout près et qui l’avait entendu. S’il ne voulait pas coopérer, il serait piégé.
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MessageSujet: Re: L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé]   L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé] EmptyVen 23 Mar - 6:46

Alors qu’Artemis s’en allait tranquillement avec son repas durement acquis, une flèche passa à toute vitesse près de lui, extrêmement près. En l’espace de deux secondes, il analysa tout. Grâce au projectile fiché dans l’écorce, il détermina de façon approximative d’où elle venait. Le coup avait été tiré de façon puissante et le fait qu’il se fasse frôler ainsi n’était pas un coup de chance. Il avait affaire à un maître archer qu’il n’avait pas entendu approcher, c’était très impressionnant. Après tout, il venait de découvrir que la légende des thériantrophes était réelle, plus rien ne pouvait l’interpeller désormais. Il se savait en mauvaise posture avec un ennemi invisible et qui était peut-être plus nombreux que lui. Pour le moment il allait se contenter d’observer et d’élaborer des hypothèses, c’est tout ce qu’il pouvait faire.

Avec lenteur, Artemis se retourna en direction de son « ennemi ». Une fois son demi-tour effectué, il ne vit rien malgré sa vue perçante. Il n’était pas chez lui ici, il ne connaissait pas le terrain. Son visage ou ce qu’on pouvait en voir exprimait le calme et un contrôle total de lui-même. S’il se sentait en danger de mort, il ferait tout pour entraîner dans la tombe autant d’ennemis que possible. La fuite semblait à exclure, c’était la meilleur façon de se prendre une flèche en plein cœur.

« Vous avez tué l’un des miens. »

C’était une voix de femme qui venait de dire ça. Il identifia qu’elle ne devait pas être trop âgée au timbre. Les paroles avaient été dit avec force et autorité. Il n’en était pas sûr, mais il avait peut-être à faire à quelqu’un d’important, la chef de cette étrange race avec de la chance. L’espoir revenait dans ses sombres schémas mentaux. Il avait toujours la tête légèrement baissée pour cacher son visage. Juste en tendant l’oreille, il se faisait une idée précise d’où elle était bien qu’elle semblait très silencieuse. Les pensées de l’humain commencèrent à élaborer des théories. Pourquoi ne se montrait-elle pas ? Pourquoi ne pas l’avoir blessé à la jambe malgré qu’il avait tué l’un des siens ?

Un petit sourire aurait pu orner ses lèvres si elles avaient reflété ses pensées, mais il ne laissait rien transparaître comme à son habitude. C’était la clé de voute de nombres de ses victoires : la surprise. L’assassin arriva à la rapide conclusion qu’elle le voulait vivant et qu’elle était probablement seule. Ca n’allait peut-être pas durer, mais il était prêt à parier qu’elle était seule et pas réellement confiante d’oser se montrer. S’il pouvait la tuer rapidement, il avait peut-être une chance de s’en sortir.

« C’est mon lapin. »

Ce fût ces seuls mots alors qu’il tenait encore le gibier par les pattes. Il le laissa tomber et après un silence lourd et oppressant de deux secondes, il s’accroupit et saisit rapidement deux couteaux de lancer. Il en lança un seul dans la direction où il pensait que son ennemie se trouvait. Toujours accroupit, il se releva avec un bond en arrière et conservait toujours son arme dans la main en reculant rapidement et avec souplesse. Il attendait sa flèche avec impatience. Qu’elle ose tirer et il aurait de fortes chances de lancer son deuxième couteau pour la tuer, même si lui aussi mourrait probablement. Artemis était un adversaire pugnace et froid. Prendre des risques ne lui faisait pas peur, bien au contraire. Il se savait piégé et avec peu de chances de survies, il acceptait de mourir, mais pas seul.

La flèche ne venait pas, peut-être avait-il réussi à la blesser ? Il n’y croyait pas trop, n’ayant pas entendu de cri. En tout cas elle était maligne, elle n’osait pas tirer ayant probablement compris ses plans un peu osé. Il n’était qu’un humain certe, mais il avait les réflexes nécessaires pour jeter avec force et précision son projectile à cette distance à la seule vue d’une flèche fendant les airs. L’assassin contourna l’arbre toujours de dos. Il rangea son couteau de lancer et entreprit de courir en zigzag parmi la végétation environnante. Aussi bonne tireuse était-elle, jamais elle ne pourrait l’abattre ainsi. Il était relativement rapide à la course avec son équipement qui ne pesait pas grand-chose. Son plan était simple, il voulait la forcer à se découvrir, voire à engager le corps à corps dans lequel il excellait également. L’humain était prêt à faire un brutal demi-tour et à lui bondir dessus pour lui arracher la vie.

Artemis continua sa course durant une trentaine de seconde. Il avait tendu l’oreille et n’avait rien entendu. Avait-elle abandonné l’idée de le poursuivre ? Il n’y croyait pas trop. Il calma sa respiration et se mit dos à un arbre. Vu l’environnement, il n’aurait pas l’avantage ici avec ses lames jumelles ou ses couteaux de lancer. Il sortit l’une de ses deux dagues et attendit patiemment en tendant l’oreille et en fermant ses yeux.
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Kalyäh Taliësin
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MessageSujet: Re: L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé]   L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé] EmptySam 24 Mar - 17:24

La chaleur commençait à devenir plus oppressante, la journée avançait doucement et la jungle se remplissait peu à peu, elle le savait. Pourtant, malgré les gestes de provocation de son ennemi, elle ne bougea pas, se fondant dans la nature comme si elle en faisait partie. La corde de son arc toujours tendue, elle le regarda laisser tomber son lapin sur le sol, puis dans une cascade de gestes assez rapide, il projeta une arme vers elle. Celle-ci ne la toucha pas, mais ne passa pas bien loin. Elle était curieusement calme, le visage terne et concentré. Après quelques instants, l’homme décida de courir en faisant de grands mouvements qui ne lui permettraient sans doute pas de toucher sa cible assurément. Elle le regarda faire comme un animal qui fuyait son prédateur, avec un léger sourire accroché aux lèvres.

Dans un mouvement continue, elle se hissa dans l’arbre juste au dessus d’elle et commença à le suivre discrètement. On avait l’impression qu’elle flottait à la vue de ses mouvements fluides et délicats, comme si elle avait fait ça toute sa vie. Aussitôt qu’il s’arrêta, elle fit de même. Kalyäh n’était qu’à quelques mètres d’elle, juchée dans un arbre assez haut. Il ne pouvait pas la voir d’où il était, appuyé sur un tronc, dague à la main. Elle saisit de nouveau son arc-à-flèche dans et d’un geste précis, elle lança une seconde flèche qui se planta dans la main de l’homme, celle avec laquelle il tenait sa dague.

Sans attendre une seconde de plus, elle se déplaça méthodiquement d’un arbre à l’autre et grimpa une peu plus haut, histoire d’avoir un peu plus de jeu, mais aussi une meilleure vision. Elle savait qu’en posant ce geste, elle risquait de dévoiler sa position, mais elle avait largement l’avantage.

« Qu’est-ce que vous faites sur nos terres? » grogna-t-elle en plaçant une autre flèche dans une trajectoire directe avec l’humain.

Un long silence tomba, silence pendant lequel Kalyäh essayait d’envisager les solutions. Cet homme ne se laisserait sans doute pas prendre au piège aussi facilement, accepterait-il seulement de coopérer? Elle en doutait. À voir ses gestes et ses choix, rien ne comptait plus pour lui. Il avait clairement l’attitude d’un tueur, un homme qui pouvait enfoncer sa lame et prendre des vies sans avoir le moindre remords, c’est ce qu’il avait fait avec le pauvre Yuren.

« Vous n’êtes pas le bienvenue » renchérit-elle sur un ton très provocateur et autoritaire.

Aucune peur ne pouvait se ressentir dans le ton de sa voix, elle ne faisait qu’agir comme elle le jugeait nécessaire, pour son peuple. La flèche qui avait été plantée dans la main de l’ennemi, elle ne ferait que le ralentir. Elle ne le dissuaderait pas d’essayer de la tuer, peu importe le moyen, mais ce n’était pas dans la nature de Kalyäh. Lorsqu’elle tuait, ce geste avait été réfléchi pendant plus de quelques minutes et ce n’était que la seule solution.

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MessageSujet: Re: L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé]   L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé] EmptySam 24 Mar - 19:30

L’assassin guettait sa proie, il pensait qu’elle viendrait par le sol. Une flèche fendit les airs et anéanti son seul espoir de la vaincre. Le projectile se ficha dans l’arbre et transperça sa chair. La dague tomba et le corps de l’humain également dans une position assise. Il n’était pas du genre à se plaindre, mais ça le faisait atrocement souffrir. Il ne put réprimer un cri, alors que des larmes instinctives lui venaient aux yeux dues à la douleur. Il l’entendit enfin bouger, mais son cerveau refuser de se focaliser sur autre chose que sa douleur.

« Qu’est-ce que vous faites sur nos terres? »

Le ton était assez agressif et signe que l’homme avait perdu. Il avait bien entendu la corde de l’arc se tendre et imaginait avec facilité qu’il était en joue. Sa main était toujours bloquée dans l’écorce et le sang coulait. Il jeta un regard et sous sa capuche on ne voyait rien. Il essaya de se relever avec douceur, mais au moindre mouvement sa main le lançait de façon terrible. Ce geste un peu idiot lui arracha un cri de douleur. Le paradoxe, c’est que dans sa position actuelle il s’auto-affaiblissait. En effet, il était en position assise en quelque sorte et tout son poids était uniquement retenu par le morceau de bois fiché dans l’arbre. Ca lui faisait une souffrance atroce et continue, il ne savait pas s’il tiendrait longtemps sans s’évanouir à ce rythme. Il essayait de calmer sa respiration, mais c’était très difficile.

« Vous n’êtes pas le bienvenue »

Là encore le ton était peu engageant et aurait presque pu le faire sourire. Il s’en serait bien douté qu’il n’était pas le bienvenue ici. Respirant avec force quelques coups pour se donner du courage, il arqua sa main droite en arrière pour que sa lame secrète en sorte. Il fit un petit hurlement et coupa avec brutalité le bois de la flèche. La douleur devint inimaginable, même si son bras fut enfin libéré. Artemis incarnait la douleur, elle lui coupait tous ses moyens. La flèche avait été tiré avec une force assez formidable, ça l’avait totalement anéanti. Il se tourna sur le dos, sa vision embuée par les larmes et le visage toujours caché avec sa capuche. Il tourna sa tête à gauche, vers son membre meurtri. Un petit sourire s’échappa de ses lèvres, il avait réussi à se libérer de façon propre. Il n’avait plus la force de tourner son visage vers le haut pour admirer celle qui lui avait infligé une telle défaite. Ses jambes étaient devenues du coton et sa volonté était anéantie. L’espoir et la combattivité qui l’habitaient en temps normal n’étaient plus.

« C’était mon lapin, ma survie ici. »

Ce fut ses seuls mots, il ne comptait pas se justifier plus que ça. Il avait réagi de façon normale. On avait essayé de le voler, il s’était défendu avec certes un peu d’extrémisme, mais au moins on ne l’avait pas volé. C’est tout ce qui comptait aux yeux du jeune homme. Il ne supportait pas qu’on lui marche dessus ou qu’on puisse lui faire du chantage d’une quelconque manière.

Avec le courage du désespoir et le coup fatal ne venant pas, il réussit à s’adosser à l’arbre. Il imaginait aisément qu’il faisait pitié à se mouvoir avec tant de lenteur et de difficulté. Poussant lentement sur ses jambes, il était debout, mais toujours dos à l’écorce. Il tituba et fit quelques pas en avant. Il saisit une de ses épées et la dégaina avant de tourner le visage vers le haut pour la première fois. Il la vit, cette femme grande et mince aux cheveux sombres. Il ne put réprimer un petit frissonnement intérieur en voyant ses iris meurtriers et noirs comme la mort braqués sur lui. D’ailleurs ce n’était pas la seule chose qui était braquée, il y avait l’arc également.

Artemis inspira profondément et pointa son épée vers elle avec un regard de défi. Il cracha par terre comme pour officialiser une quelconque insulte. Son bras gauche pendait mollement, il était inutilisable presque. Le jeune homme se savait mort, mais il voulait en finir dans l’honneur et pas abattu comme un gibier face à un arc. Il n’avait pas envie de parler, il était concentré sur son ennemie. L’humain savait que sa présence n’était pas désirée ici. Voulaient-ils le tuer, le faire fuir ou bien le capturer ? Il n’en savait strictement rien.

S’il devait mourir ça serait comme ça, en essayant jusqu’à son dernier souffle de provoquer un duel honnête malgré son état très handiccapé. S’ils voulaient le voir fuir, il fuirait, acceptant le fait qu’il n’ai pas sa place ici. Si c’était la capture, et bien il préférait se suicider plutôt que de tomber aux mains de l’ennemi. Il n’avait pas vraiment d’informations capitales à dévoiler, mais c’était une question d’honneur. Seule la mort pouvait régler ce conflit ou bien le bannissement.
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Kalyäh Taliësin
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MessageSujet: Re: L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé]   L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé] EmptyLun 26 Mar - 20:00

Des murmures se faisaient entendre, la chef des sudistes pouvait capter les siens entre les sifflements du vent. Ils se rapprochaient discrètement dans cette dense jungle, sortant leurs armes, prêts à réagir. Eux aussi avaient ressentis cet être inconnu sillonner leur forêt, eux aussi avait ressentit la mort frapper. Kalyäh observait son ennemi, la main prisonnière d’une flèche fichée dans un tronc d’arbre. Elle pouvait ressentir sa douleur de là-haut, le voyant se crisper sous l’effet de la souffrance. Quand elle su les siens assez près, cachés dans les entrailles de la jungle d’Ekalas, elle voulu descendre, mais celui-ci pointa sa lame vers elle dans un élan de défi. Kalyäh l’observa quelques instants, le trouvant presque ridicule d’agir de la sorte, puis descendit de son arbre. En même temps qu’elle atterrit à deux mètres de l’homme, trois thériantrophes sortirent de leur cachette. L’attention de l’humain étant plutôt portée sur elle, la chef des sudistes, ils n’eurent aucun mal à désarmer l’ennemi. L’un d’eux, un homme assez imposant dont l’animal totem était l’ours, lui attacha les mains derrière lui en prenant soin de lui enlever toute arme qu’il trouverait sur lui et il en avait!

Kalyäh demeura silencieuse quelques instants, contemplant celui qui avait tué Yuren. Elle aurait pu mettre fin à sa vie en quelques gestes, mais elle n’en fit rien. Elle n’avait pas une âme de meurtrière, elle ne commencerait pas à ce jour. Rangeant son arc-à-flèche dans son dos, elle planta ses prunelles noires vers l’humain en le dévisageant. Il portait toujours cette capuche qui ne permettait pas de voir bien ses traits. Il n’avait pas réellement répondu à ses questions plus tôt, préférant dire des mots sans aucun sens pour elle. Elle s’en foutait éperdument de son lapin et s’il voulait survivre, il n’avait pas choisi la bonne façon.

« Vous êtes sur nos terres, comme je vous l’ai dis. Nous ne tolérons pas les meurtres et vous devrez payer pour celui-ci. Je vous conseil fortement de coopérer, sans quoi vous souffrirez longtemps sans mourir, je vous le promets. »

Elle fit signe de les suivre et prit la tête du petit groupe. Le plus gros d’entre eux mis un sac en tissus sur la tête de l’humain afin qu’il ne puisse voir où est leur campement temporaire, puis l’entraîna par le bras à la suite de Kalyäh.

Ils marchèrent un long moment dans le silence. Les siens avaient leurs armes en main, prêt à réagir à tout moment, mais Kalyäh avait rangé les siens. Elle se sentait en sécurité dans cette jungle et cela ne changerait pas. Une fois arrivé au petit campement rudimentaire qu’ils avaient construit pour la nuit, la chef ordonna qu’on l’attache après un arbre et que l’on retire le sac sur sa tête ainsi que son capuchon. Il ne pourrait plus se cacher ainsi et tout le monde connaîtrait le visage du meurtrier. Elle envoya également des hommes s’occuper du corps du défunt afin qu’une cérémonie digne de ce nom soit faite en son honneur. Il n’était pas question de le laisser dépérir à la chaleur des soleils.

La thériantrophe s’approcha de nouveau, s’accroupissant près de leur prisonnier. Ses prunelles croisèrent les siennes et il pouvait lire cette froideur dans ses yeux à son égard, elle le méprisait. D’une voix sèche et autoritaire, elle dit :

« Qui êtes-vous? Pourquoi l’avoir tué? »
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MessageSujet: Re: L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé]   L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé] EmptyMar 27 Mar - 16:11

Artemis était totalement concentré sur elle et la douleur atténuait probablement ses autres sens. Il n’entendit par les thériantrophes lui venir dans le dos pour le désarmer comme un vulgaire et faible humain qu’il était à présent, lui l’une des plus fine lame humaine de Berill, si ce n’était de tout les royaumes. On le plaqua contre le sol sans trop de difficulté et un homme le fouilla pour le désarmer. Il n’avait pas grand-chose à cacher à part ses lames de poignets, ces ingénieux mécanismes qu’il avait eu l’idée de se faire construire. On les lui retira et il prit ça comme une certaine violation de son être. On lui coupa les fils presque invisibles et très solides qui ornaient ses doigts et qui permettaient d’activer les lames avec un mouvement de main. On lui attacha les poignets comme un vulgaire prisonnier. Le jeune homme n’était pas manipulé de façon douce et une petite grimace orna ses lèvres à cause de sa main qui saignait encore.

« Vous êtes sur nos terres, comme je vous l’ai dis. Nous ne tolérons pas les meurtres et vous devrez payer pour celui-ci. Je vous conseil fortement de coopérer, sans quoi vous souffrirez longtemps sans mourir, je vous le promets. »

La chef s’était planté fermement devant lui avec un regard rempli de haine. Elle avait rangé son arc dont elle n’avait plus besoin. Fidèle à lui-même aucune émotion ne se lisait sur son visage. Il les croyait tout à fait capable de le torturer et bien qu’il n’appréciait pas l’idée, voire même qu’il craquerait probablement en hurlant, jamais il ne leur ferait le plaisir de les supplier ou d’avoir peur. C’était très mal le connaître que de penser qu’ils étaient tombé sur un humain intimidable. Artemis était un assassin professionnel, la mort faisait parti de son métier et il l’acceptait. Il ferait son possible pour s’échapper ou essayer d’en tuer le plus possibles avant de mourir, mais jamais il ne tremblerait devant son sort futur et apparemment sordide.

On lui mis une capuche sur la tête pour qu’il ne se repère pas en cas de fuite. C’était très malin, il devait le reconnaître. Le jeune homme n’aurait su dire pendant combien de temps il avait marché, mais il conservait une relative forme, étant habitué à des entrainements difficiles. On l’attacha à un arbre avant de lui libérer la vue et de baisser sa capuche. Il fit une petite grimace lorsqu’on lui enleva ce petit luxe. La chaleur était écrasante et il faisait encore jour. Le jeune homme était attaché comme un vulgaire voleur à un arbre et les deux soleils cognaient fort. Il avait déjà chaud, mais il ne se plaindrait pas. Sa plaie avait du mal à cicatriser sous cette chaleur de plomb. La seule bonne nouvelle, c’est qu’on lui avait tellement serré ses liens qu’il ne sentait plus le bout de ses bras : la circulation sanguine était presque coupée.

« Qui êtes-vous? Pourquoi l’avoir tué? »

Artemis ne l’avait pas vu venir. Elle s’était accroupie à son niveau et il releva la tête conservant son éternel air froid et impénétrable. Il avait bien envie de lui cracher au visage, mais ça ne servirait à rien. Après tout il n’était pas idiot, il se rendait bien compte qu’il méritait sa situation pour avoir tué. Il ne regrettait rien, mis à part sa stratégie un peu inefficace pour s’enfuir. Si seulement il avait réussi à l’abattre rapidement, rien de tout ça ne serait arrivé.

Le jeune homme avait bien envie de se murer dans le silence, mais il y avait peu à gagner à part d’inutiles souffrances. Il la fixa de ses yeux calculateurs et rempli de ténèbres. Il était certes en très mauvaise posture mais il avait sa dignité. Après un court temps de réflexion, il se décida à dire comme à son habitude la plate et froide vérité. C’était une de ses qualité, bien que dans sa profession ça soit un handicap, il ne savait pas mentir.

« Il a essayé de voler le lapin que j’ai abattu grâce à un de mes couteaux, c’est la raison pour laquelle j’ai dû l’abattre. »

Son regard faisait légèrement peur, on sentait bien que sans les cordes qui l’entravaient il n’hésiterait pas à essayer de la tuer. Artemis venait de répondre à seulement une de ses questions et il en était bien conscient. Il ne devait rien à ces gens là, ils n’avaient pas à savoir son identité. Néanmoins dans sa situation, il n’avait que peu à perdre. Quitte à mourir, il pouvait bien leur dévoiler son identité. Ca ne lui coûterait rien à part peut-être une mort rapide s’ils le jugeaient dangereux. En bref, il avait plus à y gagner qu’à y perdre. Il connaissait bien ce genre de tribus un peu primitives et leur sens du groupe. Il avait fait la faute de violer leur territoire et de tuer un des leurs. La mort semblait sa seule issue avec la fuite en espérant qu’ils le sous-estiment. Seulement, en croisant le regard de cette femme, il comprenait en un éclair qu’elle n’était pas de ceux qu’on pouvait duper avec facilité.

« Je suis Artemis Entreri, dernier membre de la confrérie. Je suis un assassin qui vend ses services et j’étais venu ici pour m’entraîner. »

Il avait dit ça de façon mécanique, aucune émotion ne pouvant se détecter sur son visage ou ses paroles. Décidant que cette conversation était terminée, il tourna la tête et observa avec attention son environnement. Il était en train de tout mémoriser, cherchant une éventuelle faille. Pour le moment il n’en voyait pas réellement, mais il ne fallait jamais désespérer. L’assassin l’ignorait royalement et fixa les deux soleils et leur chaleur écrasante. A ce rythme là il allait mourir de soif. Il tourna la tête du mieux qu’il pu vers sa main blessée en cherchant d’éventuelles traces de sang au sol. Il n’en vit pas, ce n’était donc pas trop préoccupant pour le moment.

La jeune femme continuait de l’observer, mais il n’y prêtait aucune attention. Ayant fini son petit tour d’horizon, il se remit à fixer droit devant lui. Le jeune homme était en position assise attaché à un large tronc. Il avait rapidement regardé par terre du coin de l’œil et n’avait vu aucun caillou à ramener avec son pied pour limer ses liens. Il devait patienter, s’ils ne le tuaient pas ici et maintenant, il y aurait une occasion. Toutes ses pensées étaient dirigées vers ce mince espoir qui ne se produirait peut-être jamais. C’était en lui, il ne pouvait se laisser tuer sans lutter jusqu’à son dernier souffle.
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Kalyäh Taliësin
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MessageSujet: Re: L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé]   L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé] EmptyMar 27 Mar - 22:10

Le regard accusateur de la chef des sudistes ne se lassait pas de fixer son ennemi qui croupissait sous les rayons des deux soleils. Elle et les siens étaient habitués à une telle chaleur, mais elle savait trop bien qu’il ne résisterait pas à une exposition trop prolongée, sous peine d’une mort certaine ou d’un délire. Les autres thériantrophes demeuraient à proximité et dans leurs yeux, on pouvait lire cette haine qui criait à la justice. Ils se tenaient là, devant un homme qui avait froidement abattu l’un des leurs et sachant que leur chef n’accepterait pas qu’ils se fassent leur propre vengeance. Ils ne se contentaient que d’obéir et d’observer la scène avec intérêt.

L’homme quant à lui n’exprimait rien sur son visage de meurtrier, excepté cette noirceur dans ses yeux, une noirceur qui trahissait son âme maudite. Il n’y avait rien de bon dans ses prunelles, c’était peine perdue apparemment. Il fini par répondre à ses questions, curieusement d’une façon très franche. S’il mentant, ce ne serait pas à son avantage après tout. Dans sa voix, dans son ton, il n’y avait aucune émotion, il parlait d’une façon monotone, comme si cette réponse avait été programmée, comme s’il l’avait répétée tant de fois. C’en était presque perturbant d’être confronté à autant de froideur.

« Il a essayé de voler le lapin que j’ai abattu grâce à un de mes couteaux, c’est la raison pour laquelle j’ai dû l’abattre. »

D’autres questions traversèrent son esprit à cet instant, mais elle garda le silence, accompagné de son regard noir. Le visage de Kalyäh n’exprimait rien de bon, elle ne voulait rien laisser transparaître au même titre que lui, elle se devait de jouer son jeu.

« Je suis Artemis Entreri, dernier membre de la confrérie. Je suis un assassin qui vend ses services et j’étais venu ici pour m’entraîner. »

Un assassin. À quoi d’autre devait-elle s’attendre? Elle avait eu ouïe dire des actes d’une certaine confrérie d’assassin sur les terres du Kandor, mais sans plus. Le clan du sud ne se mêlait que rarement de ce qui se passait chez ces humains, préférant rester à l’écart de tout, préférant agir pour eux. Il y avait encore une certaine rancune envers eux, ces humains obnubilés par le pouvoir.

Elle le fixant un long moment dans le silence, essayant de percer cette façade si froide, mais sans résultat. Cet homme avait été élevé d’une façon particulière, il n’y avait pas de doute. Il ne connaissait sans doute rien d’autre, du moins c’est ce qu’elle croyait.

Les siens attendaient la réponse de Kalyäh avec impatience, pour ce qui est d’Artemis, il semblait l’ignorer, cherchant sans doute une solution pour se sortir de cette situation.

« Connaissiez-vous l’existence de notre clan? Saviez-vous que vous risquiez de tuer l’un des nôtres? »

Kalyäh voulait connaître la vérité, peu importe ce qu’il répondrait. Elle ne pourrait prendre de décision tant qu’elle ne saurait pas. Quoi qu’il en soit, il devrait payer, mais à quel degré? La chef des sudistes n’était pas une femme mauvaise, elle savait porter le bon jugement, mais cela prenait souvent du temps. Le tuer serait facile et elle se doutait que tous approuveraient son geste dans ce cas, mais cette vengeance serait-elle suffisante? Elle n’effacerait pas la douleur éprouvée par tous, elle n’effacerait pas l’absence qu’a créée la morte de Yuren. Il était apprécié dans le clan, c’était un homme assez généreux se donnait beaucoup pour l clan. Certes, la mort de son assassin pourrait être un soulagement, mais seulement à court terme.

La thériantrophe remarqua qu’il ne la regardait toujours pas, elle prit son visage de sa main droite et le tourna vers elle sans aucune délicatesse.

« Répondez-moi. Je sais que vous avez entendu ma question. »

Elle avait dit ça un peu sur le même ton qu’il utilisait. De façon mécanique, elle posait les questions qui lui semblaient nécessaires. Pendant cet instant de silence, Kalyäh fit signe à l’un de ses hommes d’aller chercher de l’eau. S’il répondrait, elle lui en donnerait sans doute…
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MessageSujet: Re: L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé]   L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé] EmptyMer 28 Mar - 19:12

L’assassin fixait l’horizon de son regard, mais ses oreilles étaient toute ouïe au moindre bruit. Il se concentrait sur son environnement proche sans en avoir l’air.

« Connaissiez-vous l’existence de notre clan? Saviez-vous que vous risquiez de tuer l’un des nôtres? »

Artemis avait parfaitement entendu la question mais n’avait nulle envie d’y répondre. Lorsqu’il décidait qu’une conversation était terminée, elle l’était. Il était assez têtu et avait une logique bien particulière. Le soleil lui tapait dessus et des gouttes de sueur commençaient à perler sur son front. Si seulement ils lui avaient laissé sa capuche, mais après tout ça avait été fait exprès. La torture était enfin démarrée et bien qu’il ne soit qu’un simple humain, il était habitué à ce genre de situations. Il n’avait rien à dire, aucun secret à dévoiler, mais ce n’est pas pour ça qu’il comptait leur faire le plaisir de répondre. L’assassin se savait condamné, il l’avait compris dès qu’il avait fixé les yeux rempli de haine et de dégoût de la jeune femme.

La thériantrophe lui attrapa le visage alors qu’il fixait un point précis, le regard perdu dans le vague. S’il avait rêvé, elle venait de le réveiller. Sa force le surpris légèrement, il constata avec une certaine surprise qu’elle pouvait lui briser la nuque avec facilité. Cette information flatta son égo, il s’était mesuré à des choses qui dépassaient l’être humain. C’était logique et fatal qu’il en soit réduit à cette position de faiblesse après tout.

« Répondez-moi. Je sais que vous avez entendu ma question. »

Cette phrase aurait pu l’agacer au point qu’il ne réponde pas, poursuivant sa logique froide et spéciale, mais deux petits détails lui mirent le doute. Le premier fut son ton, elle parlait au même niveau que lui, d’une façon similaire. Si c’était naturel, il en éprouvait un certain respect. Après tout, elle était la chef d’un clan qu’il avait agressé, elle ne faisait que le défendre d’une façon ferme et forte. Le jeune homme commençait à éprouver une certaine estime pour elle et vu qu’elle semblait insister, ça méritait bien une petite réponse. De plus dévoiler ce petit point de détail ne lui ferait pas perdre grand-chose, à part quelques secondes à parler tant qu’il le pouvait encore sous ces soleils écrasant. La deuxième chose qu’il remarqua, ce fut son geste discret qu’il capta du coin de l’œil, malgré son visage maintenu de force. Son oreille capta le bruit d’un sceau et de l’eau. Voulaient-ils le narguer ? Le rafraîchir légèrement pour continuer de l’interroger un petit moment encore ? Le torturer en le noyant plus ou moins franchement ? Ou bien avaient-ils pour projet de le maintenir en vie et de lui permettre de se désaltérer ? Artemis ne connaissait rien de ce peuple et de leurs coutumes, il préférait ne rien hypothéquer pour l’instant. Quoiqu’il en soit, il n’avait là encore rien à perdre. Après tout, il n’était pas sur une mission rémunérée, ça ne le dérangeait pas de leur dévoiler cette vérité là.

« J’ai seulement entendu des rumeurs d’hommes-bête, je ne pensais pas la légende des thériantrophes réelle. »

Les clapotis de l’eau se rapprochaient et il faisait de véritables efforts pour ne pas montrer sa soif. Artemis avait une certaine maîtrise de son corps, il pourrait lutter quelques heures sous cette chaleur de plomb. Il avait parlé à la jeune femme d’un ton différent. On sentait un certain respect et aussi une impression qu’il disait la vérité. De toute façon il ne mentait pas, il haïssait le mensonge. Son regard s’était également adouci. Faisait-il une insolation et commençait-il à devenir fou ? Lui-même n’en savait rien, il n’était pas habitué à ces températures là. La marche l’avais assez épuisé et le fait de ne plus avoir sa capuche ne le mettait pas très à l’aise sous cet environnement plus qu’hostile.

La jeune femme lui lâcha enfin le visage ayant obtenue une partie de sa réponse et il pu enfin se remettre à fixer droit devant lui. La position était un peu plus agréable pour son cou et ses os. Il cligna de l’œil, ayant visiblement un peu de mal avec le soleil qui lui brûlait les yeux, mais il ne voulait pas baisser pour autant la tête et avoir une attitude de vaincu. Même contre ça il lutterait tant qu’il le pourrait. On posa la sceau d’eau et il s’imagina déjà plonger la tête dedans pour se rafraîchir et s’abreuver, mais ça ne demeurerait probablement qu’un doux rêve.

« En revanche, je m’attendais à rencontrer des créatures sauvages, mais pas au point de tomber sur des créatures aussi organisées et douées d’intelligence. »

Etait-ce la proximité de l’eau qui lui déliait la langue dans une vaine tentative d’en obtenir en coopérant ? C’est ce qu’on aurait pu penser de cet homme, mais c’était mal le connaître. Il était rusé et pouvait jouer la comédie plus ou moins légèrement, mais ce n’était pas sa spécialité. C’était un humain bourré de nobles principes et d’un honneur inébranlable. S’il disait ça après, c’est qu’il voulait donner un certain effet à ces mots. Il faisait une sorte de compliment, comme lorsqu’on félicite l’adversaire avant de mourir. Artemis ne se faisait aucune illusion de survie en ce lieu inhospitalité et avant qu’on lui fasse subir quoi que ce soit, il tenait à dévoiler cette information qui ne lui coûtait rien. Au contraire, ça lui procurait un certain plaisir de faire cette remarque. L’assassin était humble et il tenait à dire l’admiration qu’il avait pour ceux qui avaient su le capturer, lui le grand Artemis.

Secouant légèrement la tête pour déloger quelques gouttes de sueur gênantes sur son visage, il prit une profonde inspiration et ferma les yeux. Il ne faisait pas ça en l’attente d’un coup fatal, auquel cas il les aurait ouvert pour voir la mort venir le faucher. Il faisait ça pour résister légèrement à ces brûlants soleils et pour méditer. La méditation était la seule chose qui pouvait lui permettre de gagner un peu de temps sur son était qui ne s’améliorait pas.
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Kalyäh Taliësin
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MessageSujet: Re: L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé]   L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé] EmptyJeu 29 Mar - 21:13

L’assassin sembla réfléchir aux options possibles, dans son regard, Kalyäh pouvait voir qu’il voulait tout de même leur tenir tête, malgré la position dans laquelle il se trouvait. Elle devait se l’avouer, ce n’était pas un homme faible qui abandonnait dès la première difficulté, non, lui, Artemis Enteri avait au moins cette dignité de ne pas abandonner. Il fini par répondre à sa question avec un ton différent de celui qu’il utilisait au départ. Son regard croisa le sien et elle pu comprendre qu’il disait la vérité, une chose qu’elle n’aurait jamais pu imaginer venant d’un homme aussi froid au départ.

Kalyäh lâcha son visage et l’humain continua de fixer devant lui, visiblement affecté par les soleils qui pesaient lourdement. La chef des sudistes sourit, comprenant que si elle continuait à ce rythme, il finirait par subir les conséquences d’une exposition à la chaleur prolongée. Même si l’envie ne manquait pas, elle lui donnerait de quoi se rafraîchir en temps voulu. Artemis ajouta quelques propos qui semblèrent flatteur, mais la thériantrophe s’en méfiait.

« En revanche, je m’attendais à rencontrer des créatures sauvages, mais pas au point de tomber sur des créatures aussi organisées et douées d’intelligence. »

Le visage de Kalyäh demeura le même, fixant d’un regard curieux celui qui se trouvait devant ses yeux. Pourquoi avoir dit cela? À quoi cela pourrait-il servir? Cherchait-il à se faire apprécier d’une quelconque manière? Cherchait-il à trouver un moyen de se faire pardonner? Elle l’ignorait, mais elle devait prendre le temps d’y réfléchir. La sudiste se releva et se passa la main sur le visage pour repousser les quelques mèches qui obstruaient sa vision. Elle posa ses yeux sur celui qui avait apporté l’eau.

« Donnez-lui un peu d’eau. » Ordonna-t-elle avant de disparaître dans l’une des huttes.

Une fois à l’abri des regards et des rayons des soleils, elle s’installa sur le petit lit et ferma les yeux, essayant de faire le point. Il avait coopérer et avait répondu à toutes ses questions. Il avait tué un des siens, certes, mais il ignorait si vraiment les thériantrophes existaient avant d’en voir. Aurait-il posé le même geste sachant tout cela? Certainement. Un assassin demeure un assassin, qu’importe l’endroit où il se trouve. Les gestes qu’il avait posés étaient seulement pour un simple lapin, une simple proie. Qui sait ce qu’il pourrait faire… Kalyäh demeura un peu plus d’une heure dans sa hutte pour se reposer un peu, puis ressortis voir son prisonnier.

Artemis était toujours là, surveiller par les siens. On lui avait donné suffisamment d’eau pour qu’il ne se déshydrate pas. Elle ordonna à ses hommes d’aller accomplir leurs tâches habituelles, sans rester trop loin, mais de les laisser seuls. Kalyäh s’installa devant lui une seconde fois, mais cette fois un peu plus confortablement.

« Je ne vous tuerai pas. » dit-elle sèchement. « Ni moi, ni l’un de mes hommes… à moins, bien sûr que vous me démontrez que vous méritez la mort. »

Ses prunelles s’éclaircirent, laissant paraître qu’elle s’était calmée depuis tout à l’heure. Quelques instants s’écoulèrent, pendant lesquelles elle l’observa tranquillement.

« Seriez-vous prêt à vous excuser pour le meurtre commis sur l’un des nôtres? Nous ne tiendrons pas compte de ce que vous étiez avant, ça m’est égal. »

Le passé de cet homme n’avait pas à être jugé par elle et son clan. Seuls les victimes et leurs proches pouvaient reprocher à Artemis la mort de ses victimes. Kalyäh n’approuvait pas ces gestes, mais tout ça était bien loin de chez elle. S'il était prêt à s'excuser, s'il voulait réparer ses erreurs, ce serait un bon début. À quoi bon tuer un homme qui n'a de toute façon aucun remord? Il l'attendait sa mort, cela paraissait dans ses yeux, elle ne lui donnerait donc pas.
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MessageSujet: Re: L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé]   L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé] EmptyVen 30 Mar - 18:34

Artemis avait les yeux fermés pour lutter contre les soleils qui l’assaillaient depuis tout à l’heure. La jeune femme ne bougeait pas et se tenait devant lui. Il n’avait pas besoin d’ouvrir les yeux, juste d’utiliser son ouïe assez développée.

« Donnez-lui un peu d’eau. »

Elle avait dit cette phrase de façon autoritaire. Le visage de l’assassin n’éprouvait aucune joie, juste un peu de surprise peut-être, avant de redevenir sombre et impénétrable. Il s’attendait à tout sauf à ça. Néanmoins, il avait bien décortiqué sa phrase et avait noté le « un peu », pensant qu’il aurait juste assez pour ne pas mourir trop vite dans ce lieu inhospitalité et presque invivable pour celui qui ne le connaissait pas. La chef s’éloigna, suivit du regard par le prisonnier. Artemis ne savait pas trop quoi penser de ce geste. Faiblesse ? Dernière volonté avant de l’exécuter ? Obligation de le tenir en vie pour l’emmener dans un autre lieu ? Il ne prenait pas ça pour de la faiblesse, cette femme n’en donnait pas l’air. Elle semblait aussi solide que de l’acier et était une bien féroce combattante. Elle était également agile et rusée comme le renard, autant de qualités que le jeune homme admirait. Faisant un petit sourire assez discret qu’on aurait pu prendre pour un rictus, il se surprit à l’admirer.

On lui tendit le sceau au niveau de sa tête pour qu’il puisse boire. Il ne regarda pas le garde, dont il imaginait l’air de dégout et l’incompréhension de sauver ce meurtrier. Artemis n’accordait aucune importance à son image ou à ce qu’on pensait de lui, il savait saisir les occasions de survivre. L’assassin se rafraîchit le visage et bu de longues gorgées, au point de se faire mal au ventre. Il préférait prendre des réserves au cas où, on ne savait jamais. Malgré ce petit geste amical, s’il y avait une occasion, il saurait la saisir et tuer tout ce qui lui barrerait la route. Il se promit seulement de ne pas tuer la jeune femme en traître. Elle l’avait humilié et son honneur lui dictait de l’abattre dans un véritable duel, épée contre épée. On retira le sceau quand il eu finit et le temps s’écoula. Les pas de la thériantrophe se firent de nouveau entendre. Il n’avait pas besoin de tourner la tête pour savoir que c’était elle, il avait mémorisé sa façon de marcher et le bruit qu’elle produisait. Il avait compté une heure environ en regardant l’ombre de sa silhouette se mouvoir avec lenteur en même temps que les deux soleils.

La jeune femme s’installa devant lui et cette fois il la fixa d’un air attentif et digne, c’était le signe qu’il l’estimait. Artemis fixait rarement ses interlocuteurs, il se sentait au dessus d’eux en général. Il nota qu’elle renvoya les gardes et qu’elle s’était mieux installé que tout à l’heure, ça signifiait une longue conversation.

« Je ne vous tuerai pas. »

Elle venait de dire ça de façon sèche, comme si elle-même n’aimait pas l’idée. Artemis aurait pu demander pourquoi, mais après tout inutile de chercher des explications inutiles. L’esprit calculateur de l’assassin était en alerte, il avait noté le « je », ce qui incluait qu’il pourrait mourir de la main des proches de la victime par exemple.

« Ni moi, ni l’un de mes hommes… à moins, bien sûr que vous me démontrez que vous méritez la mort. »

Cette fois le doute n’était plus permis, il semblait bel et bien tiré d’affaire. Son visage était méfiant et retournait ces mots dans sa tête encore et encore, comme s’il y avait un sens caché qu’il ne trouvait pas. Le silence s’abattit entre ses deux là, la tension était palpable. Il la fixa dans les yeux, alors que ceux-ci semblaient s’éclaircir, un peu pour refléter son état d’esprit calme et sûr de lui. Il ne lui souriait pas ou ne lui montrait le moindre signe de gratitude, de joie ou d’espoir, ce n’était pas son genre. L’humain attendait quand même la suite, quelque chose ne collait pas. Elle semblait être très intelligente, alors c’était trop facile de le libérer comme ça, elle voulait quelque chose. Ses yeux devinrent légèrement curieux, tandis que le visage était un peu plus détendu, mais pas trop quand même.

« Seriez-vous prêt à vous excuser pour le meurtre commis sur l’un des nôtres? Nous ne tiendrons pas compte de ce que vous étiez avant, ça m’est égal. »

La sentence était bien légère pour ce qu’il avait fait, enfin elle l’était pour n’importe qui d’autre. Artemis ne savait pas mentir et avait de l’honneur. Il ne regrettait en rien le meurtre qu’il avait commis. Il avait agi de façon normale à la provocation qu’il avait subi, ni plus ni moins. Faire des excuses ? C’était bien là une chose dure pour Artemis, une véritable épreuve pour un homme qui ne savait pas mentir.

Le silence devint lourd et la jeune femme attendait une réaction ou une réponse. L’assassin prit son temps se creusant les méninges pour savoir ce qu’il devait faire. Déjà il avait quelques certitudes sur la suite. Il venait d’abandonner l’idée de la tuer ou de tenter de fuir. Le clan des thériantrophes s’était pour le moment montré plus qu’honorable et juste, il aimait trop ces qualités pour tenter une quelconque trahison. Il n’avait pas non plus envie de jouer la comédie, de cela il était presque incapable. C’était bon pour les faibles et les assassins de bas étage. Il était le grand et le puissant Artemis Entreri, il ne se livrait pas à cela. Son cerveau retournait les possibilités de réponse et aucune ne le satisfaisait vraiment. Il se rendait bien compte que s’il disait qu’il n’éprouvait aucun remord, sa vie prendrait fin. Il était quand même opportuniste, c’est ça qui l’avait conservé en vie toutes ces années. Après une inspiration lente et une bonne dizaine de secondes d’écoulées, il parla.

« Chez moi on tue les voleurs et c’est ce que j’ai fait. J’ai pris votre ami pour un ours voleur qui en avait après mon gibier. »

Il avait dit ça d’un ton franc en la fixant dans les yeux, c’était l’entière vérité. Après tout, le thériantrophe avait essayé de lui faire peur et l’avait payé de sa vie. Ce qui pouvait le sauver, c’est qu’il n’avait éprouvé aucune gloire ou aucun amusement à tuer ce thériantrophe. Il avait agi par l’instinct, un peu comme une bête sauvage. On s’en prenait à lui il se défendait, ni plus ni moins. Son talent pour les armes rendait ses sentences souvent mortelles, il avait du mal à juger les degrés de délit, ne faisant que peu de différence entre un vol et une tentative de meurtre.

« Je ne regrette en rien ce que j’ai fait, tout comme je n’en éprouve aucun plaisir. Néanmoins vous semblez être un clan honorable et je veux bien vous concéder mes excuses de m’en être pris à vous. Votre attitude me laisse à penser que nous partageons des valeurs communes, bien que nos manières diffèrent. »

Artemis parlait rarement autant, il s’était surpris lui-même sur ce coup là. L’eau qu’il avait bu il y a de cela une heure commençait déjà à s’évaporer de son organisme. Il avait le teint un peu rougi par les soleils, c’était infernal. Ses yeux exprimaient la paix et une certaine sagesse. Il attendait sa réaction, tout simplement. Quoi qu’elle déciderait, il accepterait la sentence et ne chercherait plus à s’y défiler. Elle lui avait montré qu’elle avait de l’honneur et du cœur, chose qu’il ne voyait jamais. Le jeune homme vivait dans un monde de ténèbres et de mensonges, il appréciait cette chef simple et juste au fond de lui.

L’assassin cligna des yeux légèrement pour se prémunir un peu des astres brûlants. Il aurait pu jeter un regard implorant vers la source d’eau ou vers elle, mais ce n’était pas son genre. Artemis n’aimait pas la mendicité, il avait sa fierté. Quand il avait besoin, il tuait et prenait, tout simplement. Dans ce cas de figure là, il subirait sans se plaindre.
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Kalyäh Taliësin
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MessageSujet: Re: L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé]   L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé] EmptyDim 1 Avr - 18:38

Kalyäh fixait inlassablement l’homme qui se tenait devant elle, attaché à un arbre prêt à subir les conséquences de ses actes. L’envie de lui trancher la tête sans aucun remord s’était quelque peu dissipée, sachant que ce n’était pas le geste à poser dans cette situation. Les thériantrophes ne sont pas des barbares, elle ne voulait pas pour autant que cette image les poursuive. La chef des sudistes préférait s’en tenir à leurs coutumes plutôt que d’agir sur un coup de tête. Il fini par se délier la langue et répondre à ses questions.

« Chez moi on tue les voleurs et c’est ce que j’ai fait. J’ai pris votre ami pour un ours voleur qui en avait après mon gibier. »

En entendant ses paroles, elle arqua un sourcil assez surprise de sa franchise. Bien qu’il eu assassiné l’un des siens, il ne pouvait pas s’empêcher de lui révéler la vérité, ce qui lui permettrait peut-être une certaine rédemption. Elle ne lui pardonnerait sans doute jamais son geste, mais elle pourrait passer par-dessus, en écoutant ce qu’il avait à dire. Si l’on n’offrait pas cette chance à un homme de s’expliquer et qu’il mourrait, Kalyäh avait presque l’impression que c’était une récompense pour lui que de mettre fin à ses souffrances plutôt que de le faire réfléchir sur ses actes, et Artemis savait autant qu’elle qu’il en avait pour longtemps à réfléchir.

Pendant qu’il avait parlé, elle avait sentit ses prunelles s’enfoncer dans les siennes comme pour qu’elle comprenne qu’il ne mentait pas. Elle n’aurait su expliqué pourquoi, mais elle le croyait sur parole. Il aurait très bien pu lui inventer une histoire incohérente, plus probable de le faire sortir du pétrin, mais il ne l’avait pas fait. Kalyäh avait également l’impression qu’il éprouvait un certain respect pour elle à présent, mais elle n’aurait su le confirmer.

« Je ne regrette en rien ce que j’ai fait, tout comme je n’en éprouve aucun plaisir. Néanmoins vous semblez être un clan honorable et je veux bien vous concéder mes excuses de m’en être pris à vous. Votre attitude me laisse à penser que nous partageons des valeurs communes, bien que nos manières diffèrent. »


Kalyäh sourit intérieurement. Ses propos étaient flatteurs et semblaient sincères, comme tout le reste de ses paroles. Un long moment de silence s’installa pendant que les deux soleils plombaient littéralement sur eux. Elle savait que tout près, les siens s’impatientaient bien qu’ils gardaient le silence, du moins autant que possible. Quelques murmures se faisaient entendre, mais rien de compréhensible, surtout pour l’humain attaché à l’arbre.

« Vous êtes franc, c’est une caractéristique que j’apprécie. Je n’en demandais pas plus. Je préfère que les choses soient faites dans le respect… vous ne nous connaissiez pas, maintenant oui. Je n’accepterai cependant pas d’autres comportement de ce genre envers mon clan, sachez-le. J’accepte qu’une fois de donner une chance. » Elle marqua une pause, souriant légèrement. Elle était satisfaite de la décision prise et espérait qu’elle ne se soit pas trompée à son égard. « Et si vous me parliez un peu de votre histoire… Vous connaissez plus de choses sur notre clan, je serais curieuse d’en savoir un peu sur vous. »

Elle voulait comprendre. Comprendre pourquoi il était devenu un homme aussi froid, comprendre comment il faisait pour se détacher de ses victimes de la sorte, car oui, elle l’avait bien remarqué cette distance qu’il avait mit entre lui et Yuren. La chef des sudistes ignorait s'il lui répondrait, mais elle n'avait rien à perdre. Il avait sans doute aucune raison de lui raconter cela, mais elle le laisserait pas partir sans en savoir plus...
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MessageSujet: Re: L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé]   L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé] EmptyLun 2 Avr - 14:37

Le temps s’écoula et le jeune homme avait cessé de la fixer n’ayant plus rien à dire. Malgré ses paroles encourageantes, il n’était pas tiré d’affaire et était toujours attaché à cet arbre. De plus il craignait une éventuelle sentence. Elle avait dit qu’elle ne le tuerait pas, mais elle n’avait pas encore parlé de le relâcher ou de ne pas le punir. L’assassin pouvait comprendre ce point de vue là, s’ils décidaient de le garder comme prisonnier le temps qu’il paie ses dettes. Seulement, c’était mal le connaître que de penser qu’il accepterait son sort sans rien dire. Il attendait la suite des événements, bien que l’idée d’évasion était encore présente dans son esprit.

« Vous êtes franc, c’est une caractéristique que j’apprécie. Je n’en demandais pas plus. Je préfère que les choses soient faites dans le respect… vous ne nous connaissiez pas, maintenant oui. Je n’accepterai cependant pas d’autres comportement de ce genre envers mon clan, sachez-le. J’accepte qu’une fois de donner une chance. »

Le silence venait de se briser et Artemis l’avait regardé parler avec un certain respect. On ne lisait pas l’attente ou la curiosité dans son regard, juste de la concentration. La jeune femme avait souri en disant ça, c’était relativement bon signe. Aussi incroyable que ça puisse paraître, elle lui faisait confiance malgré son attitude détachée. Avait-elle compris à qui elle avait affaire ou bien misait-elle sur le fait qu’il était un assassin professionnel et donc qu’il n’avait qu’une parole ? Il ne saurait sans doute jamais la réponse et il s’en fichait un peu. Il ne la prenait pas pour une naïve, au contraire. Son respect envers cette belle jeune femme grandissait. Il n’avait jamais rencontré quelqu’un possédant ces valeurs là et un tel sens de la rationalité.

« Et si vous me parliez un peu de votre histoire… Vous connaissez plus de choses sur notre clan, je serais curieuse d’en savoir un peu sur vous. »

Artemis s’attendait à pas mal de choses, mais pas à ça. Elle venait de lui offrir sa liberté par les mots, mais ne l’avait pas encore détaché. Et maintenant elle lui demandait de raconter tranquillement sa vie attaché comme un vulgaire voleur ? Son regard se fit perçant lorsqu’elle prononça ses mots, comme s’il cherchait le piège. L’aurait-il mal jugée ? Jouait-elle un rôle pour qu’il révèle des informations avant de le tuer ou de le conserver ainsi ? L’assassin ne le pensait pas, en général il se trompait rarement sur le compte de quelqu’un. C’était son métier après tout de savoir à qui il avait à faire. Il lisait la curiosité dans son regard, mais également une autre émotion totalement compréhensible : la prudence. Elle n’était pas idiote et ne lui ferait pas confiance comme ça, elle voulait comprendre apparemment. C’était totalement normal et légitime, mais il avait assez fait d’efforts comme ça.

« Vous ne saurez rien tant que je serais attaché comme un vulgaire voleur et que je n’aurais pas mes armes.»

Il avait dit ça d’un ton légèrement froid mais avait souri dans le même temps. C’était presque un exploit que d’arriver à lui arracher une seule émotion perceptible sur le visage. En disant ça, il allait être fixé sur sa sincérité. Soit elle était honnête comme il le pensait et elle le détacherait. Soit elle avait un doute et le petit manège prendrait fin. Il la regardait d’un air très attentif, voulant lire la moindre de ses réactions. Quant à lui, il donnait l’air d’être calme et d’être prêt à accéder à sa demande de lui raconter une petite partie brève de sa vie. Le jeune homme se tiendrait à carreau s’il était libéré et armé, il ne tenterait rien.

Alors que le silence pesait et que l’air était lourd, il tourna la tête vers la tribu pour voir leur visage. Il voyait des regards remplis de haine envers lui et d’autres plus modérés. Ca parlait et ça chuchotait dans tous les sens. Ca aurait presque pu l’amuser d’être la cible d’autant d’animation, mais comme pour beaucoup de choses, il s’en fichait totalement. De toute façon ce n’était pas à eux de décider, mais à la jeune femme. Il l’avait compris dès le combat, elle avait une immense autorité sur les siens et leur confiance.

Artemis fixa les deux soleils et paru réfléchir. Il venait de dire ce qu’il pensait, bien qu’à ce stade ça pouvait être risqué. Il aurait pu essayer de la convaincre en la berçant de paroles et de garanties, mais il espérait qu’elle comprendrait que ce n’était pas son genre.

« Chez moi il y a un proverbe. »

Il venait de briser le silence de la réflexion. Artemis aimait parler de temps en temps par proverbes et par comparaisons. Il venait de s’en remémorer un qui collait bien à la situation actuelle, bien qu’il n’était pas très rassurant à énoncer. C’était une façon de prouver sa bonne foie.

« Enlevez les armes à l’assassin et elles vous le feront payer. »

Il avait fait un petit sourire et un air mélancolique en disant cela. Il ne voulait nullement la menacer, juste lui faire prendre conscience de la réalité. Le jeune homme ne pouvait vivre comme un prisonnier et sans ses armes. Si elle n’obtempérait pas, elle baisserait dans son estime et il redeviendrait l’individu froid et fermé qu’il était d’ordinaire. Ce petit proverbe collait bien à la réalité des faits. Lorsqu’on désarmait un assassin, mieux valait le tuer ou être sûr de sa surveillance. Entreri était l’une des légendes de Berill dans la liste des assassins humains. C’était du suicide que de vouloir le garder ainsi.

Après avoir dit ça il la fixa de nouveau l’air patient et légèrement amical. Il allait bientôt être fixé sur qui il avait à faire. Il espérait de tout cœur ne pas s’être trompé sur son compte. Après tout il l’aimait bien et la respectait. L’idée de la tuer ne lui plaisait pas. C’était bien la première fois qu’il éprouvait ce sentiment de ne pas vouloir tuer quelqu’un.
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Kalyäh Taliësin
Chef du Clan du sud
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MessageSujet: Re: L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé]   L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé] EmptyMar 3 Avr - 22:03

Avant même qu’il n’ouvre la bouche, la chef des sudistes comprit que cette fois, il n’accepterait pas sa demande. Elle continua de le fixer sans faille, laissant rien apparaître sur son visage autre que cette curiosité qui la brûlait. Elle ne lui avait pas pardonné ses gestes, elle ne faisait que passer outre cela en essayant de comprendre.

« Vous ne saurez rien tant que je serai attaché comme un vulgaire voleur et que je n’aurai pas mes armes. »

Son ton se voulu plus froid, comme s’il la menaçait d’une quelconque façon. Son sourire, bien qu’amoindrissait ses paroles, ne se voulait qu’hypocrite aux yeux de Kalyäh. Elle s’empêcha de rire devant ses propos, quoi que prévisibles. S’il pensait qu’elle le détacherait, là, au beau milieu de son village et lui donnerait la chance de blesser qui que ce soit près d’eux, il était bien naïf. La chef des sudistes voulait lui accorder une chance de s’expliquer, pas la chance de tuer. Qui plus est, elle ne lui faisait pas confiance. Comment pourrait-elle? Faire confiance en un assassin qui tuait sans remords, qui avait tué l’un des siens… Kalyäh n’était pas dupe. Alors qu’un silence profond s’installait entre eux, le regard de l’homme fut attiré vers les thériantrophes qui afféraient à leurs tâches un peu à l’écart.

« Chez moi il y a un proverbe » Souffla-t-il en brisant cet instant de réflexion. Les yeux de Kalyäh, noires et sauvages, vinrent se poser de nouveau sur le visage d’Artemis, attentive aux paroles qui sortiraient de sa bouche. « Enlevez les armes à un assassin et elles vous le feront payer. »

L’homme avait sourit. Il avait sourit comme si ces paroles étaient insignifiantes, du moins c’est l’impression qu’elle avait. Kalyäh se releva soudainement, un air un peu plus grave affiché au visage. Deux des siens la rejoint, suite à un geste assez discret qu’elle avait fait.

« Vous êtes assez insolent d’oser demander vos armes, Artemis Enteri. Vous avez commis un meurtre et espérez qu’on vous rende ce qui vous a servi à tuer l’un des nôtres? Je suis une femme clémente, mais je ne suis pas naïve pour autant. »

On lui mit un sac de tissus sur la tête, le même qui lui avait été mit lorsqu’on l’avait conduit en ces lieux. L’un des hommes le détacha de l’arbre par la suite en prenant soin de garder ses mains liées et l’aida à se relever de façon assez brutale. Il pourrait maintenant comprendre qu’elle l’emmenait, avec deux des siens, loin de leur campement. Kalyäh ne voulait pas qu’il puisse tuer autant qu’il le voulait, elle préférait éviter tout risque à ce sujet.

Une fois suffisamment à l’écart de leur campement, on lui retira le sac. La chef des thériantrophes s’approcha de lui et s’arrêta à quelques centimètres.

« Chez moi il y a un proverbe. »

Elle sourit doucement en examinant sa réaction.

« Tuez un autre des miens et je vous le ferai payer. »

Pendant qu’elle prononçait ses paroles, son regard était dure et assez menaçant. Elle voulait se faire comprendre, comme il avait tenté de le faire avec ses paroles.

« Je vais vous libérer, je n’ai qu’une parole. Vos armes sont à un kilomètre au nord, suivez cette route sans vous égarez. » Pendant qu’elle disait cela, l’un de ses hommes le détacha. Elle fit quelques pas en arrière.

« Partez. Ne revenez plus sur nos terres. »

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MessageSujet: Re: L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé]   L'exil sauvage [privé avec Kalyäh Taliësin][Terminé] EmptyMer 4 Avr - 14:10

La jeune femme se releva l’air grave. Ca allait être le moment de vérité pour l’assassin entre la vie et la mort. Deux thériantrophes la rejoignirent, mais il gardait son air calme. Il en fallait plus que ça pour le faire paniquer, la mort elle-même n’y arrivait pas.

« Vous êtes assez insolent d’oser demander vos armes, Artemis Enteri. Vous avez commis un meurtre et espérez qu’on vous rende ce qui vous a servi à tuer l’un des nôtres? Je suis une femme clémente, mais je ne suis pas naïve pour autant. »

Cette phrase aurait pu lui faire penser qu’il avait été trop loin et qu’il venait de perdre sa confiance. Néanmoins, il avait noté dans ses mots qu’elle parlait uniquement des armes et pas de la perspective de le détacher. Artemis ne s’affola pas, après tout elle était rejointe par deux des siens et se devait de jouer son rôle de chef implacable. Avant même qu’il ne puisse réellement faire quoi que ce soit, on lui mit un sac sur la tête pour l’empêcher de voir, à moins qu’on ne cherchait à l’étouffer ou pire encore. Un homme-bête le releva avec brutalité, probablement par vengeance de ce qu’il avait fait. L’assassin ne dit rien, il s’y attendait un peu et ça ne le dérangeais pas. Il avait connu bien pire comme situation. Il calcula mentalement le temps de marche qui était un peu plus court que la dernière fois. Cette fois-ci il n’était pas blessé, ça allait donc plus vite. On lui retira le sac et la thériantrophe s’approcha très près de lui. Il était presque sûr qu’on allait le libérer. Si elle avait voulu le tuer, elle en aurait fait un exemple devant les siens qui n’attendaient que ça. La sombre pensée que leurs coutumes puissent les obliger à une certaine cérémonie d’exécution ne dura pas longtemps, il était sûr de son jugement.

« Chez moi il y a un proverbe. »

Le visage d’Artemis se fit attentif, il ne souriait pas. Il était curieux de connaître ce fameux proverbe, mais au fond de lui ça l’amusait qu’elle réutilise ses propres mots. Le jeune homme s’attendait à un proverbe du même cru, un avertissement sinistre. Cette pensée contrastait avec son visage souriant, c’était étrange.

« Tuez un autre des miens et je vous le ferai payer. »

Son regard se fit d’un coup menaçant et froid. Elle ne plaisantait pas avec les siens ça se voyait. C’était une excellente chef, comme il l’avait jugé dès le départ. L’assassin ferma les yeux et fit un léger penchement de la tête sur le côté pour indiquer qu’il avait bien saisi le message. De toute façon, il respectait trop Kalyäh pour oser s’en prendre à son clan. Il se faisait le sentiment que même s’il avait pu tous les anéantir, il ne l’aurait pas fait. C’était bien la première fois qu’il éprouvait ce genre de choses envers de potentielles cibles.

« Je vais vous libérer, je n’ai qu’une parole. Vos armes sont à un kilomètre au nord, suivez cette route sans vous égarez. »

A peine dit, aussitôt fait comme on dit. On le détacha et la jeune femme recula prudemment, bien que désarmé il était un peu moins dangereux. D’après ses observations, ils pouvaient tous se transformer en d’impressionnants animaux, il n’avait que peu de chance à mains nues face à un animal naturellement bien armé de griffes et de crocs. Le visage de l’humain n’exprimait rien, aucun soulagement, aucune gratitude. Il se contentait d’observer la chef, même si on lisait une pointe de respect dans son regard. Il se massa les poignets et regarda rapidement autour de lui pour détecter la direction nord. Il savait vers où partir et remarqua qu’on ne l’avait pas conduit dans le même lieu que leur rencontre, probablement pour le désorienter. D’ailleurs, il ne se pensait pas totalement capable de retrouver le campement malgré son bon sens de l’orientation. Il avait une idée vague de la direction et de la distance, mais sans plus.

« Partez. Ne revenez plus sur nos terres. »

Il n’aurait pas su dire pourquoi, mais cette dernière phrase le dérangeait. Il venait de découvrir un peuple méconnu et une exceptionnelle chef. Dans presque tout ce qu’il connaissait, il aurait dû mourir ou finir autrement. Il n’était pas prêt d’oublier cette rencontre, de cela il était sûr.

Artemis Entreri rabattit sa capuche et l’observa étrangement. Un petit sourire s’afficha sur son visage, il semblait amusé et légèrement dédaigneux. Il s’inclina avec politesse, son bras droit sortant de sa cape. On aurait pu croire qu’il se moquait, mais ce n’était pas le cas. L’humain releva les yeux vers les soleils qui déclinaient lentement. Il s’accroupit et prit une pincée de terre qu’il approcha de son nez. Il renifla avant de l’émietter et de remettre son bras sous sa large cape. On ne voyait pas du tout ses mouvements là-dessous et c’était fait exprès. Il fixa les deux guerriers qui accompagnaient la jeune femme tour à tour, semblant les jauger. Son regard s’arrêta ensuite sur elle.

« Soyez assuré que mon bras ne touchera plus les vôtres, je vous en fait la promesse. »

Artemis ne mentait jamais, il respectait trop la chef pour les toucher. De plus, la parole d’un assassin appartenant à la confrérie était souvent réelle et à ne pas prendre à la légère. Il avait été élevé dans un milieu fermé et clos. Il n’avait que rarement fait des promesses dans sa vie et à chaque fois pour des contrats très importants. Il les avait tous réussi, guidé par cette volonté froide et implacable de tenir parole coûte que coûte. C’est d’ailleurs ce qui avait fait sa réputation et celle de son ex-ordre.

L’humain tourna le dos et commença à marcher de façon lente, se dirigeant avec assurance vers le nord. Il donnait l’impression d’un conquérant et sûrement pas celle d’un homme qu’on venait de gracier de justesse. L’assassin s’arrêta soudain de marcher et parla assez fort.

« Soyez également assuré de mon retour ici. Vous vouliez connaître mon histoire il me semble ? »

Il souriait, mais ça ne se voyait plus vu qu’il avait tourné le dos. En revanche, lorsqu’il énonça sa seconde phrase, son ton était rempli d’amusement. Il ne savait pas très bien comment elle le prendrait. De toute façon il était près à courir le risque, pour une fois que quelque chose lui plaisait et l’intriguait, il n’était pas prêt à renoncer aussi facilement avec des menaces. Il se fit la réflexion qu’il commençait à réellement l’apprécier cette jeune femme, avant de balayer cette idée saugrenue de son esprit. L’apprécier et la respecter c’était une chose, mais de là à dire qu’il l’aimait c’en était une autre. Artemis ne faisait pas confiance aussi facilement, il n’en avait pas eu l’habitude. Peut-être que d’ici là il changerait et qu’il se languirait d’elle, mais il riait à cette idée, enfin pour le moment. L’avenir est incertain et nul ne peut le prévoir. Les pas du jeune homme le guidaient toujours plus loin de leur champ de vision, jusqu’à disparaître dans la végétation.
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